lundi 22 août 2011

La situation évolue en Lybie - Le Monde






Le premier ministre libyen est en Tunisie


LEMONDE.FR | 21.08.11 | 17h52 • Mis à jour le 22.08.11 | 15h34

·         Les rebelles sont entrés, dimanche 21 août, dans Tripoli. Lundi matin, ils affirmaient contrôler toute la ville, exceptée la résidence de Mouammar Kadhafi, autour de laquelle les combats s'intensifient. Le "compound" où serait retranché le Guide libyen, est une des dernières poches de résistance dans la capitale.

·         Le fils de Kadhafi, Saïf Al-Islam, a été arrêté par les rebelles. Il est recherché par la Cour pénale internationale pour des crimes contre l'humanité. Un autre de ses fils s'est quant à lui rendu aux rebelles. Le premier ministre a quitté le pays et est arrivé dimanche à Djerba, en Tunisie.

·         Une quarantaine de journalistes étrangers sont bloqués à l'intérieur de l'hôtel Rixos, encerclé par des forces pro-Kadhafi. Selon des officiels américains, les rebelles contrôleraient la télévision d'Etat.

·         Les rebelles ont demandé aux forces loyalistes de déposer les armes à Brega (est).

·         Pour l'OTAN et les principales puissances occidentales, "la fin est proche". Alain Juppé, ministre des affaires étrangères, a proposé lundi matin la tenue d'une réunion du groupe de contact la semaine prochaine. David Cameron a quant à lui invité la rébellion à faire preuve de retenue et à ne pas se venger sur les pro-Kadhafi.

Algérie Presse Service : Secousse tellurique de magnitude 3.4 à El Khroub (W. Constantine) le 22/08/2011

 Secousse tellurique de magnitude 3.4
à El Khroub (W. Constantine)

ALGER - Une secousse tellurique de magnitude 3.4 sur l’échelle de Richter a été enregistrée lundi à 05h25 (heure locale) dans la wilaya de Constantine, a indiqué le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG) dans un communiqué.

L’épicentre du tremblement de terre a été localisé à 08km au sud-ouest d’El Khroub, a précisé la même source.

D'après mes correspondants à Constantine, il n'y a pas eu de victimes. Qu'en est-il de la médina ? La Souika souffre tellement !

Lybie : La révolution est dans Tripoli - Le Monde.fr

Les rebelles avancent dans Tripoli, le fils de Kadhafi arrêté

LEMONDE.FR | 22.08.11 | 01h20 • Mis à jour le 22.08.11 | 03h24


Un homme plante le drapeau des insurgés libyens, dimanche 21 août,
à Mayah, à 25 km à l'ouest de Tripoli. REUTERS/BOB STRONG

Les rebelles libyens ont pénétré, dimanche 21 août, dans la capitale du pays. Dans la nuit de dimanche à lundi, ils affirmaient tenir toute la ville, exceptée la résidence de Mouammar Kadhafi.
  • Les rebelles progressent dans Tripoli
Des combattants rebelles ont atteint, dimanche 21 août, la Place verte au centre de la capitale libyenne. La télévision britannique Sky News a diffusé des images montrant une foule d'hommes en liesse, agitant des drapeaux rouge, noir et vert, aux couleurs de la rébellion, dansant, et scandant "Allah Akbar" ("Dieu est grand") tout en tirant en l'air

La progression des opposants à Kadhafi, arrivés notamment par la mer, s'est accélérée à partir de samedi dans la région de Tripoli. Aux premières heures, lundi, ils affirmaient contrôler tout Tripoli à l'exception du complexe de Bab Al Azizah, résidence du "guide de la révolution". Dans la journée de dimanche, les rebelles ont pénétré dans les banlieues de Tripoli et se sont dirigés dans le centre-ville. Selon des journalistes sur place, ils n'ont recontré qu'une très faible résistance et ont été salués par les habitants de ces zones. Certains témoins ont évoqué des scènes de liesse.

Dans la matinée, alors que les premiers rebelles atteignaient les faubourgs de la ville, le régime, reconnaissait des infiltrations "de groupes isolés". Les autorités avaient alors adressé des messages sur les téléphones portables appelant "le peuple à sortir dans toutes les villes pour éliminer les traîtres et les agents avec des armes et pour les piétiner".

Un rebelle libyen célèbre l'avancée vers Tripoli, dimanche 21 août,
à Maïah, à l'ouest de la capitale. REUTERS/BOB STRONG

Plusieurs milliers de rebelles se trouvaient dans la soirée à 25 km à l'ouest de la ville, selon un correspondant de Reuters sur place. Ils se sont emparés d'une caserne de la brigade Khamis, unité d'élite réputée la mieux entraînée, commandée par l'un des fils de Kadhafi, auquel elle doit son nom.

De violents affrontements ont lieu, dimanche après-midi, à proximité de l'hôtel Rixos qui abrite la presse étrangère dans le centre de Tripoli. Les membres de la direction de l'hôtel ainsi que son chef, de nationalité suisse, ont quitté l'établissement. Ce dernier a affirmé que les employés avaient reçu des appels téléphoniques de personnes menaçant de prendre d'assaut l'hôtel parce qu'il y héberge des officiels.
  • Saïf Al-Islam Kadhafi capturé.
Le Conseil national de transition a assuré avoir fait prisonnier le fils de Mouammar Kadhafi, Saïf Al-Islam, pressenti pour succéder à son père à la tête du régime. "Il est dans un lieu sûr sous garde renforcée en attendant qu'il soit déféré à la justice", a indiqué le chef des rebelles dans une interview à Benghazi à Al-Jazira. Une information qui a été confirmée par le procureur de la Cour pénale internationale. Son frère aîné, Mohammed, se serait quant à lui rendu aux rebelles.
  • "Il reste une semaine, au maximum 10 jours au régime"
L'ancien numéro deux du régime libyen Abdessalem Jalloud, qui a fui Tripoli vendredi et se trouve en Italie, a estimé dimanche que le colonel Kadhafi n'avait plus de temps à sa disposition pour négocier son départ du pouvoir et risquait d'être tué. "Je crois qu'il reste une semaine, au maximum 10 jours au régime et peut-être moins", a estimé M. Jalloud dans une interview.
Selon M. Jalloud, Kadhafi "n'a aucun moyen de quitter Tripoli. Toutes les routes sont bloquées. Il peut seulement partir sur la base d'un accord international et je pense que cette porte est fermée". Par ailleurs, la brigade chargée de la sécurité de Kadhafi s'est rendue, a annoncé Al Jazira.
  • Le porte-parole du régime appelle à cesser les combats et à négocier
Le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim, s'est exprimé à la télévision, dans la soirée de dimanche. Il a déploré que la bataille de Tripoli se soit soldée par un bilan humain qui est "au delà de l'imaginable", évoquant 1 300 morts dans les dernières 24 heures.
Pour M. Ibrahim, Tripoli était une ville calme et sûre avant que les rebelles – des "gangs armés" – et l'OTAN ne la mette à feu et à sang. Il a exhorté les reblles à cesser le combat et à négocier, ce à quoi, a-t-il assuré, Kadhafi était disposé.
  • L'OTAN dit que c'est bientôt la fin
Les puissances occidentales engagées en Libye ont assuré que l'issue était proche. "Il est clair d'après les scènes auxquelles nous assistons à Tripoli que la fin est proche pour Kadhafi", a déclaré dans un communiqué le bureau du premier ministre britannique, David Cameron.
Pour la Maison Blanche, les jours du colonel Kadhafi en tant que dirigeant sont "comptés" tandis que Nicolas Sarkozy assure que "l'issue ne fait désormais plus de doute". Rome affirme que la "tragédie" du conflit "touche à sa fin". L'OTAN estime pour sa part que "ce à quoi nous sommes en train d'assister ce soir est l'effondrement du régime".
  • Kadhafi appelle à libérer Tripoli.
Dans un message audio diffusé sur la télévision d'Etat, tard dans la soirée de dimanche, Mouammar Kadhafi a invité les Libyens à "sauver Tripoli". "Il s'agit d'une obligation pour tous les Libyens. C'est une question de vie ou de mort", a-t-il dit dans ce troisième enregistrement en deux jours.
Plus tôt dans la journée, Kadhafi avait affirmé qu'il ne se rendrait pas et sortirait "victorieux" de la bataille de Tripoli. "Nous ne nous rendrons pas. Nous n'abandonnerons pas Tripoli aux occupants et à leurs agents. Je suis avec vous dans cette bataille", a martelé Kadhafi. "Nous ne nous rendrons jamais et grâce à Dieu nous sortirons victorieux".


Tripoli aux mains des rebelles libyens

Dernier acte d'une guerre commencée à la mi-février par les opposants au régime du colonel Mouammar Kadhafi, la bataille de Tripoli a été engagée dimanche par les rebelles libyens. N'ayant rencontré aucune résistance notable de la part des forces loyalistes lors de leur progression dans la capitale, les rebelles ont affirmé lundi tenir toute la ville, à l'exception de la résidence du Guide. De violents affrontements se poursuivaient dans la matinée autour du complexe. Dans les rues de Tripoli et Benghazi, l'annonce a été accueillie par une foule en liesse. Après avoir promis dimanche, dans une allocution enregistrée, qu'il ne se rendrait pas, le colonel Kadhafi s'est dit prêt à négocier en personne avec le chef de file des rebelles, a annoncé son porte-parole. Ses fils Saïf Al-Islam et Mohamed sont, eux, aux mains des rebelles. Le président américain, Barack Obama, a appelé au départ du "tyran" Kadhafi et exhorté les rebelles à respecter les droits de l'homme, préserver les institutions de l'Etat et marcher vers la démocratie. Mahmoud Jibril, l'un des principaux responsables du Conseil national de transition (CNT), a appelé les combattants rebelles à s'abstenir de toute vengeance à Tripoli et a mis en garde contre des "poches" de résistance kadhafistes dans la capitale.

LeMonde.fr

Le Soir d'Algérie : Hakim Laalam, El Gueddafi et l'Algérie...



Entre empastillés…
L’Algérie va-t-elle accueillir Kadhafi ? Les Algériens sont par...tagés. Il y a ceux qui sont contre. Et il y a ceux qui sont franchement... contre !
Je ne sais pas qui le protège ! Je ne comprends pas qui lui a fourni un bouclier magique comme celui de «Captain America». Cet homme a-t-il bénéficié à la naissance des sorts bienveillants d’une chewafa qui se serait penchée sur son berceau, aurait marmonné quelques formules de magie noire à son oreille et aurait passé son doigt noirci entre les deux yeux du nourrisson ? Va savoir ! Il est sûr que depuis, en grandissant du poil, Abdelaziz 2, en plus d’avoir gardé sur le front la trace du doigt de la chewafa, continue de bénéficier d’un statut outrageusement permissif.
Dernière gâterie que vient de lui accorder le régime de bananes qui nous non-gouverne, celle de recevoir ici, en, Algérie, en plein «boum» terroriste, l’intégriste Ghenouchi. Et quelle réception ! Tapis rouge. Enfin… tapis vert pour Ghenouchi. A ce niveau-là de copinerie coquine, les goûts et les couleurs ! Remarquez, les relations fraternelles entre les deux hommes ne sont pas nouvelles. En pleine tentative de prise du pouvoir par le FIS, dans les années 90, le même Belkhadem n’entourait d’aucun mystère sa rencontre avec Ghenouchi à Alger. Déjà. A l’époque. Cette même époque qui verra l’intégriste tunisien soutenir publiquement les chouyoukhs du FIS et leurs bras armés, sans aucune considération pour les premières victimes de Madani et de Benhadj, un soutien prononcé sur la terre même du martyre des militaires de Guemmar.
Pour ceux qui n’ont pas le souvenir de ces épisodes, ou ceux qui ne les ont tout simplement pas vécus parce que trop jeunes, il suffit de pianoter sur vos moteurs de recherche internet, et de réveiller les archives. Juste pour bien comprendre la portée du geste de Belkhadem aujourd’hui. Il creuse inlassablement son sillon vénéneux. Il trace sa route vers le califat fondamentaliste. Et ses complices dans le Palais le rassurent quant à sa marche triomphale. Car l’Algérie officielle a choisi. Elle chasse le jeune chanteur tunisien qui raille les dictateurs arabes. Et elle se plie en quatre pour accueillir un autre Tunisien, Ghenouchi. Un autre empastillé dans une République algérienne qui, décidément, se transforme peu à peu en jardin d’éden pour les empastillés de tous poils. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

Hakim Laalam.

Fermeture du pont de Sidi Rached à Constantine

Lancement des travaux sur les joints du côté Est

le 22.08.11 | 01h00

Malgré les mesures annoncées, le projet, prévu pour un délai de 70 jours, a causé déjà des désagréments dès son lancement.

Le chantier des travaux de rénovation et de confortement du pont Sidi Rached a été installé hier, à proximité du rond-point de l’avenue des Frères Zaâmouche. Selon le chef de projet de la société algérienne des ponts et des travaux autoroutiers (SAPTA), chargée de la réalisation, l’opération de détachement des joints métalliques a été entamée pour ouvrir un accès jusqu’aux fondations du viaduc. «Suivant l’étude délivrée par la direction des travaux publics, les interventions seront effectués sur 14 m² entre les deux joints métalliques du côté Est. De ce fait, tous les équipements nécessaires à cette opération ont été mis en place pour achever le chantier dans le délai de 70 jours, fixé par la DTP», a ajouté le chef de projet, qui a affirmé que les équipes d’intervention ont été surprises par l’existence, sur les deux côtés du pont, de réseaux de câbles électriques et téléphoniques.

«La présence de ces réseaux n’a pas été mentionnée dans l’étude technique; nous les avons découverts ce matin par hasard», a-t-il déclaré. Le même responsable a précisé qu’aucun passage pour piétons ne sera disponible. «Le pont sera fermé pour tout le monde», a-t-il cofirmé. Par ailleurs les services de l’APC ont aménagé les lieux pour faciliter la circulation sur la route du Chalet des pins et libérer l’espace pour les engins du chantier. «La circulation a été assurée comme avant sur ce chemin qui a été aménagé en double voie et en toute sécurité», a déclaré un chauffeur de bus de la ligne de Djebel El Ouahch-Bab El Kantara. D’autre part, sur ce côté des travaux et au dessous du pont réside plus de vingt familles.

Les habitants de l’avenue de Roumanie ont réclamé une solution au danger qui les menace. «Nous vivons une situation catastrophique à cause des glissements et les chutes de pierre que nous avons signalés aux autorités depuis plusieurs mois», ont réclamé certains d’entre eux, qui ont affirmé que plusieurs requêtes ont été adressées à toutes les directions ainsi qu’à la wilaya pour demander leur évacuation, mais sans aucune réponse. «Nous sommes enfouis sous ce pont et les autorités locales de cette wilaya nous ont exclus complètement de leur programme de relogement, alors que nous avons été touchés sérieusement par les travaux de rénovation effectués en 2007», ont-ils dénoncé.
Ratiba B.

dimanche 21 août 2011

LE PONT DE SIDI RACHED FERMÉ DURANT 70 JOURS

Cirta revoit son plan de circulation

Par
 
De larges fissures, visibles à l'oeil nu, étaient remarquées sur certains piliers du pont Sidi Rached était considéré comme le plus haut pont du monde.
Construit entre 1908 et 1912, par l'ingénieur Aubin Eyraud, pour relier le centre-ville à la gare, le pont de Sidi Rached, d'une longueur de 447 mètres avec 27 arches dont une de 70 mètres, la plus haute culminant à 107 mètres, était considéré comme le plus haut pont du monde lors de sa construction. Vieux d'un siècle, le temps aura donc fait son oeuvre. Raison pour laquelle, il a eu droit récemment à des travaux de restauration d'extrême urgence, en attendant de subir une grande opération de réhabilitation et de renforcement plus approfondie.
Etant soumis au phénomène du glissement, le pont a connu plusieurs déplacements au niveau de sa culée Ouest. D'où les travaux urgents, qui s'imposent et débuteront enfin, demain. Le pont sera fermé à la circulation durant 70 jours. C'est au grand soulagement des habitants limitrophes qui vivaient dans l'angoisse de voir cette oeuvre s'effondrer, menaçant ainsi des vies humaines. De larges fissures, visibles à l'oeil nu, étaient remarquées sur certains piliers. Et l'alerte était au rouge. La fermeture du pont pour des opérations de renforcement demandera, cependant, un nouveau plan de la circulation.
Des mesures ont été prises dans ce sens par les instances compétentes de la wilaya. Dans cette perspective, il a été envisagé de déplacer la station de bus de la daïra d'El Khroub vers la place dite El Fedj, sise à Djenane Zitoune, ainsi que le transfert de la station de bus de la nouvelle ville Ali Mendjeli, depuis l'avenue Achour-Rahmani à Khemisti. Le nouveau plan de la circulation prévoit aussi une nouvelle trajectoire pour les taxis desservant les lignes, Oued El Had, Sidi Mabrouk, Daksi. Ils seront appelés à faire un détour via Bardo, alors que ceux qui assurent les lignes Ziadia, Emir Abdelkader et Djebel El Ouahche, doivent passer par l'avenue Tatache et Bab El Kantara. Leur stationnement sera déplacé vers la Casbah du côté de la caserne militaire.
Ce plan semble avoir pris en considération le problème des embouteillages, notamment au rond-point de la place des Martyrs. A cet effet, le stationnement sera strictement interdit à la rue Larbi-Ben M'Hidi, afin d'assurer une circulation fluide et permettre l'ouverture d'un second axe reliant la gare au centre-ville.
Comme souligné plus haut, ce plan sera fonctionnel 70 jours, le temps que la société à laquelle a été confié le projet de renforcement finisse ses travaux. A ce propos, les travaux ont été pris en charge par l'entreprise algérienne Sapta, connue pour ses multiples réalisations d'ouvrages d'art, en association avec une société italienne, connue aussi pour sa grande expérience dans ce domaine. Pour M. Amar Remâche, DTP de la wilaya de Constantine, l'opération de renforcement doit forcément se faire par étapes.

D'abord, il faut creuser pour atteindre les fondations, ensuite libérer complètement les espaces pour ne pas gêner les déplacements des engins, et c'est ce qui a nécessité à son sens un nouveau plan de circulation. Certes, il est à une durée déterminée de 70 jours mais la ville va davantage s'engouffrer dans une atmosphère étouffante. Déjà avec les travaux du tramway, la ville était devenue invivable et avec cette nouvelle stratégie de circulation, ce sera encore plus compliqué!

Exploitations agricoles de Boumerdès

Quand les terroristes rackettent les fellahs

le 21.08.11 | 01h00

L’islamisme armé fait encore parler de lui à ce jour en Algérie. Les attentats perpétrés ces dernières semaines dans les wilayas de Boumerdès, Tizi Ouzou et Bouira ont suscité moult interrogations quant à l’éradication définitive de ce fléau qui a mis le pays à feu et à sang durant la décennie noire. La peur et la crainte de lendemains incertains hantent de nouveau les esprits.
 
Les groupes armés, sévissant sous la bannière de l’ex-GSPC, ne semblent pas près à renoncer à leur logique criminelle, notamment dans les wilayas de Boumerdès, Tizi Ouzou et Bouira. Les populations de cette région vivent toujours sous la hantise de la violence terroriste. Les sbires de Droukdel s’en prennent à tout. Même aux agriculteurs, auxquels ils exigent le payement de «la dîme» afin de perpétuer leur sale besogne. Il y a quelques jours, une trentaine de paysans des localités de l’est de la wilaya de Boumerdès se sont plaints des pressions exercées contre eux par les groupes armés.
Ces derniers leur exigeaient le versement d’une partie des bénéfices engrangés après la vente de leurs récoltes sous peine d’être exécutés ou de voir leurs champs dévastés. Le fait n’est pas nouveau dans la région.


Le racket et l’extorsion de fonds des notabilités de la région n’est un secret pour personne. Aujourd’hui, l’opinion locale et nationale ne peut que s’interroger sur le sort de cet argent et les véritables sources de financement des groupes terroristes armés. Les dénonciations, dont ont fait part récemment certains paysans des localités à vocation agricole, ne sont qu’une infime partie de l’iceberg. Enfin, qui finance l’organisation terroriste et qui tire profit de la manne obtenue grâce aux actes de kidnappings perpétrés dans la région durant ces cinq dernières années ? Qu’en pensent les agriculteurs et quelles sont les difficultés auxquelles ils sont confrontés lors de l’exercice de leur activité ?
Pour répondre à ces questions, nous avons choisi d’effectuer un long périple à travers les localités abritant les terres les mieux cultivées et les plus fertiles de la wilaya. La première halte fût la plaine des Issers. Coincée entre deux oueds, cette contrée qui tire son nom du mot berbère Ighezer, semble à première vue désertée par les siens en cette matinée du premier week-end du mois de Ramadhan.
Ce qui attire l’attention du premier visiteur est le massacre que subissent les vastes surfaces du sud et de l’entrée ouest de la ville, à cause de l’avancée effrénée du béton. Les petites fermes coloniales se sont transformées en petits bidonvilles, érigés ça et là sans aucune norme et dans l’indifférence totale des autorités.

Les terres qui, jadis, nourrissaient même les Européens ne sont que de vastes champs abandonnés. «L’agriculture sans agriculteurs ! Les vrais paysans n’ont même pas de quoi acheter de l’engrais ou des semences pour cultiver leurs parcelles. Allez voir la ferme Ghanem, elle est squattée et occupée par des gens avides de terrain. L’Etat parle des milliards de centimes qui seraient destinés pour le développement de l’agriculture, mais on a rien vu venir. On connaît tous notre administration, elle ne donne que pour ceux qui en ont déjà», lance un quinquagénaire rencontré non loin de la coopérative apicole, au sud de la ville.

Le labour à l’orée des maquis

Poursuivant son constat, notre vis-à-vis soutient que même la situation sécuritaire y est pour quelque chose. «Les fellahs sont livrés à eux-mêmes. Les ’’terros’’ attendent jusqu’au moment de la récolte et viennent leur exiger leur part du gain. Pour le moment, tout le monde, y compris les autorités, sait qu’il y a ceux qui les financent mais contre leur propre gré et de peur de subir le pire.
«Moi, je crois que c’est à l’Etat de les protéger et de pourchasser les terroristes», pense notre paysan, le visage labouré par les rides. Le sujet est un vrai tabou dans la région. Même les premiers concernés par cet épineux problème font semblant de tout ignorer. «On est une proie facile pour les terroristes. C’est notre vie qui est en jeu. Car la majorité travaille à l’orée des forêts. Parfois, ils passent même au milieu de nos champs. Mais on ne sait même pas si ce sont des militaires ou des terroristes déguisés», lance un fellah de Tamlakmenth.

«Il y a une année, un citoyen qui ramassait du bois aux alentours de Oued Issers m’a confié être tombé nez à nez avec des hommes armés. Ils lui ont conseillé de ne plus revenir sur les lieux sous peine d’être égorgé», ajoute-t-il. Nous quittâmes Issers en prenant la direction de Naciria, une autre localité à vocation agricole, située au pied des monts de Sidi Ali Bounab, de sinistre réputation. À première vue, rien ne montre qu’on est dans un chef-lieu de daïra. Le centre-ville offre un décor hideux. La menace terroriste semble toujours de mise. Le rond point qui jouxte le commissariat ciblé par un attentat kamikaze en 2008, est barricadé.
La région est connue pour la production de raisin de table et de melon. Les automobilistes qui ont l’habitude d’emprunter la RN12 auront certainement remarqué les jeunes désœuvrés ayant érigé des baraques de fortune de part et d’autre de la rue pour faire face au chômage qui y fait des ravages. Des parcelles appartenant aux exploitations agricoles communes (EAC) sont inexploitées en raison du manque d’eau.
Le barrage réalisé au village agricole de Boumeraou n’a pas été d’un grand secours pour les fellahs. Le réseau d’irrigation est défaillant.

Il présente des centaines de fuites qui attendent d’être réparées depuis plusieurs années. «Pour le moment, il n’y a que les terres des alentours qui sont irriguées et avec nos propres moyens. Car le réseau n’a été réalisé que dans la partie aval, du côté de Chender», note un agriculteur qui se plaint des lenteurs enregistrées dans l’octroi des aides annoncées par la tutelle dans le cadre du FNRDA. «L’Etat fait des lois qu’on n’a jamais appliquées sur le terrain. J’ai formulé une demande pour l’achat d’un économiseur d’eau et une pompe depuis plus d’une année. Mais on m’a signifié que c’est moi qui devais l’acheter, après on me rembourse», ajoute-t-il avec amertume.
Les paysans évoquent tout, sauf les rançons et les terroristes. Certains soulignent que ce sont les propriétaires des parcelles reculées qui sont menacés. Ils rappellent le cas d’un fellah qui a été tué, au début des années 2000, suite à l’explosion d’une bombe artisanale placée au milieu de son champ de vigne, qui a été déraciné quelques semaines auparavant par les éléments de l’ex-GSPC. Mais il n’y a pas que lui qui a subi les affres du terrorisme. D’autres, natifs des localités de Cap Djinet, Legata et Sidi Daoud en ont également payé les frais pour la simple raison qu’ils avaient refusé de céder au chantage des terroristes. A Cap Djinet, quatre champs de vigne ont été pillés durant ces cinq derniers mois dans le seul village de Ben Ouali.
Les vergers sont détruits en une nuit. Leurs propriétaires ont été ruinés. Le même crime s’est produit également dans la commune de Legata, où l’on fait état d’un agriculteur qui a retrouvé la moitié de son verger déraciné, une semaine après avoir refusé de plier devant les exigences des membres de la phalange terroriste locale.

Les fellahs «très attachés» à leurs terres

Après Naciria, nous retrouvons Baghlia, une région connue comme étant le fief des acolytes de Droukdel et la terre nourricière de la wilaya. Avant d’atteindre la ville, il a fallu passer par deux barrages fixes dont le premier est installé avant le pont de l’oued Sebaou. Il est 14h, les habitants vaquent le plus normalement du monde à leurs occupations.
Baghlia est célèbre aussi pour son raisin de table, l’un des meilleurs à l’échelle nationale –notre visite intervient en pleine récolte – mais aussi et surtout pour ses vergers de pommes qui longent l’oued Sebaou. Aujourd’hui, les fellahs de la région sont très fiers de cette réputation.
Mais ils vivent souvent la peur au ventre. La menace terroriste plane toujours sur leur tête.

La plupart d’entre eux se sentent oubliés par l’Etat, mais cela ne les a pas poussés pour autant à renoncer au travail de la terre. «L’agriculture coule dans notre sang. Abandonner mes terres serait pour moi un sacrilège et une véritable trahison», tempête le fellah, spécialisé dans les cultures maraîchères, qui se plaint de la spéculation et des difficultés auxquelles les paysans font face pour écouler leurs produits en raison du diktat des gros mandataires et du monopole exercé sur le stockage.
Notre interlocuteur dénonce également le laxisme des autorités quant à la lutte contre le pillage du sable au niveau de l’oued Sebaou et la réalisation de forages leur permettant d’irriguer leurs vergers.
A toutes ces difficultés s’ajoutent la pression exercée sur les fellahs et les investisseurs de la région, de la part des éléments de la sériate terroriste locale, dirigée par un certain Slimani, qui a rejoint les maquis en 1994. Cette sériate serait en effet à l’origine de nombreux rapts perpétrés contre les agriculteurs de la région. Le dernier en date remonte au mois de mai 2010.
La victime du rapt a été libérée après plus de 20 jours de séquestration et après une large mobilisation des citoyens de la localité. Cette mobilisation a été enclenchée grâce au P/APC, assassiné deux mois après par la horde intégriste. De l’autre côté de l’oued Sebaou, l’on retrouve la localité de Sidi Daoud (ex-Abbo).
Une commune dont la majorité du territoire est parsemé de raisin, notamment sa variété «sabel». Les habitants de cette région, qui englobe également les communes de Benchoud, Dellys, Taouarga et Afir, ont payé un lourd tribut durant la décennie noire. Les groupes armés qui y sèment encore la terreur se réfugient dans les fameux maquis de Ghezeroual et Sahel Boubarak.
Ramdane Koubabi