jeudi 24 septembre 2020

Algérie mon amour !

Mercredi 28 mai 2020

Algérie mon amour !
Un document authentique et bouleversant...

C'
est pour vous mes amis, mes frères et mes sœurs que je publie et commente ce document. Il est tellement sincère (à tel point que le pouvoir tape déjà dessus !) que je ne doute pas un instant que le Hirak reprenne avec autant de force, la crise sanitaire passée.

Il est mis en ligne par France 5 jusqu'au 25.06.20. Consultez-le rapidement, avant qu'il ne soit malheureusement censuré en Algérie !

Ils ont entre 20 et 30 ans et vivent en Algérie. Mehdi, Anis, Athmane, Hania et Sonia, ont décidé d’écrire eux-mêmes leur destin. Depuis leur naissance, ils n’ont connu qu’un président, Abdelaziz Bouteflika. L’annonce, en février 2019, de sa candidature pour un cinquième mandat, a provoqué une colère et un soulèvement d’une ampleur inédite, appelé le Hirak.

Depuis plus d’un an, l’Algérie est secouée par d’immenses marches à travers tout le pays. La jeunesse dénonce le "pouvoir" en place qui les empêche de vivre. Une jeunesse qui a soif de démocratie et de liberté. Dans ce pays si proche de nous mais tellement étranger, le Hirak est parvenu à évincer Bouteflika. Mais le régime autoritaire et militaire continue de s’accrocher au pouvoir.

Ce film montre le combat de cinq jeunes algériens pour leur liberté. En témoignant, ils ont accepté de prendre des risques insensés pour se raconter et raconter leur pays. Leurs destins individuels épousent désormais une cause plus grande qu’eux : la révolution. Car cette quête démocratique, c’est la déclaration d’amour d’un peuple à son pays.

Les intervenants

Hania, 26 ans, technicienne de cinema à Alger
Anis, 20 ans, étudiant en informatique à Alger

Sonia, 26 ans, psychiatre à Tizi Ouzou

Athmane, 29 ans, avocat à Tizi Ouzou
Mehdi, 28 ans, ingénieur en génie civil
Mustapha Kessous, réalisateur

Les 5 jeunes choisis, en raison de leur courage à témoigner à visage découvert dans la rue, ont tous une personnalité très forte et sont plutôt plutôt issus des « bobos » algériens : métiers du cinéma, étudiant en informatique, psychiatre, avocat, ingénieur. Ils sont jeunes (entre 20 et 29 ans) et sont totalement inscrits dans l'actualité algérienne. Ils sont devenus des militants du Hirak et, dans leur diversité, sont très lucides quant à la situation de l'Algérie. Ils sont plutôt confiants pour l'avenir et l'algéroise Hania (ce prénom signifie heureuse), sans doute la plus engagée dans la révolte, ne doute pas un instant que la crise sanitaire passée, la révolte reprendra de plus belle.

Dès les premières images, le spectateur est frappé, même si on le savait déjà, par les millions de personnes descendues dans les rues, partout sur le territoire algérien. Très vite, de suite, le premier slogan très fort c'est : « Pas de cinquième Bouteflika ! » suivi de très près par « FLN dégage ! » : c'est clair, le bon objectif est là !

J'ai relevé tout à trac les slogans inlassablement criés dans les rues, les textes des affiches, les paroles, les réflexions des témoins :
  • « On veut reprendre notre Algérie, c'est tout ! »
  • « Ma vie aurait pu être autre chose, si on n'avait pas assassiné mon père... »
  • « Se foutre de notre gueule à ce point, ça n'était plus possible »
  • « C'était humiliant d'avoir un Président dans une telle situation qui va se présenter pour un cinquième mandat ! »
  • « Nous exigeons que vous dégagiez tous ! »
  • « Tellement tu désespère, tellement tu ne peux plus qu'espérer ! »
  • « L'actualité qui se politise, ça c'est magnifique ! »
  • « On apprend à devenir des citoyens... »
  • « On a décidé de reconquérir notre citoyenneté, c'est aussi simple de ça ! »
  • « Système dégage ! »
  • « C'est notre pays, on fait ce qu'on veut ! »
  • « La question qui se pose : y'a pas eu d'élites, y'a pas eu d'émergence de nouvelles figures... » ont eu lieu
La dernière réflexion est très à propos quant à l'avenir du mouvement. En effet, le système est toujours au pouvoir, après l'élection présidentielle. Des discussions, des tentatives de transition démocratique par une constituante qui permettrait de changer la constitution ont eu lieu. Elles n'ont malheureusement pas abouti. La nouvelle élite politique ne s'est pas dessinée encore. C'est ce travail qu'il importe de mener à bien, si les Algériens veulent dégager les tenants du pouvoir qui perpétue un système majoritairement honni. Cette jeunesse admirable a une tache exaltante et décisive pour l'avenir de la Nation !

Aucun doute que le Hirak reprendra après la crise sanitaire et l'espoir est toujours permis.

Pour conclure : Ce documentaire est remarquable et il permet de comprendre ce puissant mouvement qui rompt avec la résignation. Le gouvernement algérien n'apprécie pas : c'est bien la confirmation que rien n'a changé au palais ! Au passage, et sans y accorder plus d'importance que ça, le flot d'injures et d'intox qui sont apparus sur les réseaux sociaux algériens sont ceux d'une autre génération marquée par le traditionalisme et ne représente pas du tout le Hirak algérien. Ces traditionalistes ont beau jeu de reprendre de volley quelques propos sur la libération de la femme et sur la mise au rayon des souvenirs des coutumes qui ne devaient plus avoir cours. Le Hirak, c'est bien un mouvement révolutionnaire qui veut bâtir l'Algérie Nouvelle et il y parviendra !

Taya El Djezzaïr !

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