Argumentaire pour la presse – JM Pascal – Démission de LFI
C'est alors que nous avons une stratégie claire, innovante et juste pour représenter les citoyens à l'Assemblée Nationale (Intergroupe regroupant les forces de gauche), que je me vois contraint de partir du mouvement de La France Insoumise que j'ai été dans les premiers à rejoindre en février 2016.
Pourquoi ?
J'attendais beaucoup de LFI, après les élections de 2017 : il fallait structurer le mouvement pour que ça fonctionne démocratiquement. Malheureusement, ça n'a pas eu lieu. Non pas par manque de temps, mais par la volonté profondément ancrée de JLM qui affirmait et affirme toujours que « La France Insoumise n'a pas besoin de démocratie et doit rester un mouvement ! »
Dès lors, la vie de LFI s'est résumée à une succession d'évènements, soigneusement et chèrement préparés : fausses consultations, recueils d'avis pour élaboration de textes déjà écrits, marches diverses et variées, communication interne uniquement dans le sens descendant, rien comme communication horizontale.
Personne n'a été appelé à élire, à choisir les responsables, quel que soit le niveau. Ça implique très clairement que ceux qui prétendent à une responsabilité sont autoproclamés : c'est à dire tous !
Il n'est donc pas étonnant que les stratégies soient toutes définies en dehors des militants de base qui ne sont bons qu'à tenir le pinceau et les affiches et à faire nombre dans les manifs.
Qui autorise tous, ces « aventuriers de la politique perdue », à cet autoritarisme forcené, à ce mépris des bouseux que nous sommes, tout juste bons à coller des affiches et à applaudir dans les meeting, avec une nouveauté : le ? qui est compris dans le nouveau logo de la NUPES ? Désormais la NUPES est pour les DUPES !
Comment respecter encore une auberge espagnole où chacun fait ce qu'il veut, tant que ça ne gêne pas « le staff autoproclamé » ? Comment rester complice d'un appareil qui trompe les militants, et plus grave encore, les citoyens ?
À quelles fins ?
- Jean-Luc Mélenchon, ça fait des années qu'il met son dispositif en place pour régler ses comptes avec les caciques du PS. Je suis persuadé à présent qu'il va, petit à petit, livrer La FI et le Parlement UP à la renaissance d'un PS, purgé de ses adversaires. Finalement, il retrouvera sa vraie famille politique : celle de ceux qui ne feront jamais la révolution ! C'est donc une nouvelle sociale démocratie à la française, mode Mélenchon qui se construit. Et je n'en serai pas !
À propos du troisième tour, je dois dire que c'est le comble du pire !
Le mouvement écrit 3 lettres à : EELV, le PC et le NPA. Il fait savoir à grand bruit que ça n'est pas par hasard qu'il n'y a pas de courrier pour le PS, puisqu'il n'est pas convié aux négociations. Là dessus, Mathilde Panot, Présidente du groupe à l'Assemblée Nationale, précise que jamais il ne sera question de mettre le PS autour de la table.
Quelques jours après, Manuel Bompard (directeur de campagne de JLM) rentre dans la danse, chargé qu'il est de la conduite des négociations. Il déclare que le PS est invité à la table des négociations ! Étonnant, mais vrai et factuel !
Dans le même temps, les discussions avec le NPA avancent bien et on est très proche d'un accord, jusqu'au moment où la suite des discussions est reportée, puisqu'il faut absolument aboutir avec le PS qui montre les dents : inacceptable !
Dès l'accord conclu avec le PS, il se voit gratifier de 70 circonscriptions, plus que pour le PC qui lui n'a droit qu'à 50 circos, alors qu'il était convenu que la répartition se ferait à la proportionnelle ! C'est la confirmation que JLM attache une attention capitale à ce que le PS soit bien traité... Et tant pis si ça conduit inéluctablement Philippe Poutou, à fort logiquement, se retirer d'un accord dénaturé. Tout ça se passe dans le silence des médias et le mépris de LFI : Phillipe, j'ai honte !
Le programme est dès lors remis sur la planche à dessin (dessein ?) pour satisfaire les uns et les autres. C'est comme cela, qu'en attendant la refonte totale de l'AEC, on ne parle plus de LA Sixième République, mais D'UNE Sixième République... Les mots ont un sens ! Et cette dernière remarque vaut pour bien d'autres contenus du programme : que va-t-il en rester, Là encore, rien n'est soumis aux militants !
C'est donc bien la continuité, malgré les paroles : on reste dans les questions de boutique, la soupe des logos dont on a tant souffert !
Et tout ça se passe maintenant sous l'égide de « la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale » (? NUPES), d'un intergroupe dans la future Assemblée Nationale et d'une coalition de partis politiques. Chaque parti gardant son identité (LFI, PS, PC, EELV, Génération.s, etc...). Après le Parti de Gauche, actuellement dans l'ombre totale de LFI/L'union Populaire, voici la ? NUPES qui 'DUPES' qui ? Ceux qui le veulent bien, mais pas moi et bien d'autres...
Comment tout cela se traduit-il dans les départements pour l'attribution des circonscriptions ? Un Comité Électoral tout puissant, nommé par des responsables toujours autoproclamés, est chargé de faire passer la pilule par tous les moyens, absolument tous, y compris le harcèlement et les menaces. Aucune discussion, rien que des injonctions et j'en ai des preuves écrites. On passe l'application des accords au forceps et taisez-vous, tout va bien !
En Charente, et plus particulièrement dans la seconde circonscription, dès la désignation des chefs de file, la correspondante territoriale pour le Comité Électoral a commencé par récuser le Camarade désigné par notre groupe, sous prétexte que sa page personnelle FB n'était pas satisfaisante (carrément!). La police politique sévirait aussi à LFI ? Puis c'est la parité H/F qui a été prétexte à sortir Serge Lebreton du poste de titulaire. Tout y est passé et la parité H/F, en excluant bizarement (?) la première circo dévolue depuis longtemps à l'autoproclamé chef LFI sur le département, alors que la désormais titulaire réside dans cette circonscription, ne s'est jamais vue réellement confrontée au même problème de parité que les circos 2 et 3 : pourquoi ? C'est donc bien que cette parité n'est pas le problème, mais un prétexte pour se « débarrasser d'un Insoumis » qui garde son franc parlé et qui serait qualifié « d'électron libre », selon SO du 12/05/2022, au niveau national, à moins que ce jugement soit celui de quelqu'un plus proche, hors de Cognac...
Pour compléter et clore ce triste tableau, j'évoque avec beaucoup de colère et d'émotion, le cas de Muriel Ressiguier (députée LFI de l'Héraut) qui s'est vue, dès le départ, lâchée par JLM et le staff national pour, elle aussi un prétexte honteux, tant il est mensonger (nous avons la lettre d'une de ses attachés parlementaires), lui reprochant de mauvais traitements à leur égard ! « Quand on veut se débarraser de son chien, on dit qu'il a la rage ! » C'est donc la seule députée sortante qui n'a pas été officialisée d'office par LFI. Elle est donc obligée de se présenter avec le seul soutien de la majorité des Camarades Insoumis de Montpellier et je ne doute pas qu'elle va gagner, tellement elle a bossé sur sa circonscription et à l'Assemblée Nationale.
La vérité, c'est que LFI est en train de tuer le mouvement et de faire chaque jour un peu plus de déçus et pas seulement chez les militants !
Ce que nous connaissons en ce moment a au moins le mérite de la clarté, pour les militants aguerris. Par contre, concernant les citoyens, c'est autre chose. Les espoirs déçus ne font jamais des lendemains qui chantent.
C'est dans ces conditions que j'ai décidé, le cœur gros, de quitter La FI, après en avoir déjà été exclu par Manuel Bompard, encore lui, à l'époque (je m'étais empressé d'y entrer à nouveau par la fenêtre...), parce que je défendais la démocratie interne. Ça ne s'invente pas !
Je suis triste, en colère, mais toujours pas découragé, même si je quitte LFI, mouvement ultra gazeux dans lequel je n'ai plus rien à faire, sinon me compromettre à « l'insu de mon plein grès », La bête est solide et va se battre pour essayer, avec beaucoup d'autres de sauver le Parti de Gauche du désastre.
« Tenir bon, tenir tête. Voilà l’exemple dont les peuples ont besoin et la lumière qui les électrise ». Victor Hugo
JM. Pascal
Adhérent Parti de Gauche
Bouseux de base, fier de pouvoir se regarder dans la glace...
3 commentaires:
Bonsoir Jean-Michel,
Tu as envoyé ta démission et tes motivations à Jean-Luc Mélenchon ?
Tout à fait d'accord avec ton analyse.
Seule la conclusion me semble impossible à mettre en oeuvre. Le PG est phagocyté par les cadres LFI et leurs sbires.
Donc un constat pas très joyeux, attendre et voir venir après les législatives!!
Daniel Rossi ex PG
Salut Danielle,
Je vais le faire à son adresse parlementaire, sans illusion. Je lui avais déjà écrit lors de mon "exclusion qui lui en avait touché une sans faire bouger l'autre... Je suis un tout petit gibier qui ne l'intéresse pas !
Je t'embrasse
Bonjour Daniel Rossi, cher Camarade,
Merci de ton soutien. J'appartiens à un collectif de travail interne au PG, mais non officiel qui s'étend sur toute la France. C'est nous qui avions tenté de présenter une plateforme alternative pour le dernier Congrès. La majorité n'en a pas voulue, malgré les statuts et nous avons bataillé. Nous continuons à travailler ensemble, ne serait-ce que pour préparer les CN. Actuellement, outre les législatives, nous nous posons les questions pour la reconstruction du PG et réunir, sur une base révolutionnaire, les militants vraiment de gauche pour avancer tous ensemble. Si ces perspectives t'inspirent, tu m'écris à yahia.cirta@gmailcom. Ce sera avec plaisir ! Merci de l'intérêt que tu nous portes.
Fraternellement
JM Pascal
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