Tous les médias soucieux
Hier, le ministère de l’Intérieur a indiqué, dans un communiqué, que
ses services « ont veillé à l’accompagnement des préparatifs relatifs à
l’opération électorale prochaine, et ce, à partir de la publication du
décret présidentiel 19-126 portant convocation du corps électoral pour
l’élection du président de la République le 4 Juillet 2019 » en donnant
des détails relatifs à l’opération de la révision des listes électorales
qui s’est achevée le 23 avril dernier.
Pourtant, rien n’indique que ce processus électoral, rejeté
majoritairement par la population et la classe politique, puisse aller à
son terme.
Les Algériens ont réaffirmé encore une fois, vendredi dernier, qu’ils
ne veulent pas d’une élection qui soit organisée et supervisée par des
symboles du régime Bouteflika, à l’instar du chef de l’État par intérim,
Abdelkader Bensalah, du Premier ministre, Nouredine Bedoui, et même du
président du Conseil constitutionnel, Kamel Feniche, désigné à la tête
de cette institution le 16 avril dernier à la suite de la démission de
Tayeb Belaïz.
Des « inconditionnels » de l’ex-président de la République auquel la
population et la classe politique ne font pas confiance. Même les
formations politiques les plus « conciliantes » envers le régime réclament
leur départ avant toute possibilité de s’engager dans un quelconque
processus électoral.
Nombreux comme chaque mardi, les étudiants et les enseignants des
universités de Constantine ont exprimé ce mardi leur détermination à
poursuivre les marches jusqu’au départ de tout le système, lors d’une
grande manifestation organisée au centre-ville.
Vers 11h, une foule impressionnante s’est regroupée à la place des
Martyrs, avant d’entamer une marche d’une heure, sillonnant les artères
principales de la ville.
Suivant de près l’actualité qui a marqué la scène politique durant la
semaine, les étudiants ont scandé surtout des slogans hostiles à Said
Bouteflika qualifié de « traître » ayant « vendu » le pays. « Jibou Said » (Ramenez Said) et « Echaâ yourid isqat Said » (Le peuple veut la chute de Said), ont-ils crié.
Ces affaires qui mènent
à Saïd Bouteflika
De nombreuses enquêtes sur
la corruption ouvertes par la justice
De nombreuses enquêtes sur
la corruption ouvertes par la justice
De nombreux hommes d’affaires et des personnalités politiques sont concernés par les enquêtes sur les gros dossiers liés à la corruption. Parmi ces derniers, ceux de Sonatrach, de l’autoroute Est-Ouest, de Khalifa, de la GCA, du trafic dans l’achat de postes de député, etc. Des affaires qui mènent inévitablement à Saïd Bouteflika, le frère du Président démissionnaire. C’est la boîte de Pandore que la justice est en train d’ouvrir. Ira-t-elle jusqu’au bout ?
C’est
la panique chez les hommes d’affaires et les personnalités politiques depuis
que la justice a décidé d’ouvrir les dossiers de corruption, dans un climat
de forte tension et de contestation populaire. Très en retard, le communiqué
du procureur général près la cour d’Alger mettant en avant «le respect
du droit à la présomption d’innocence» et «du secret de l’instruction»
n’a pas, pour autant, dissipé les appréhensions des uns et des autres, notamment
en ce qui concerne la rapidité des enquêtes préliminaires, le choix des dossiers
traités et les décisions de mise sous mandat de dépôt.
Il
faut dire que les événements de la semaine écoulée ont fait l’effet d’une bombe.
D’abord, la remise par le parquet de Sidi M’hamed près la cour
d’Alger de convocations à l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et au
ministre actuel des Finances et ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed
Loukal – convocations qui ont fait couler beaucoup d’encre –, puis l’audition
par les gendarmes du patron du groupe Cima Motors, Mahieddine
Tahkout, dont on ne connaît toujours pas le contenu, ensuite le PDG du groupe
Cevital, Issad Rebrab.
Face à
l’entêtement du pouvoir :
La feuille de route de la société civile
La feuille de route de la société civile
Le
mouvement associatif autonome appelle à une sortie rapide du cadre constitu-tionnel,
voulu par le pouvoir, pour aller vers une véritable transition démocratique
en réponse à la volonté populaire.
Un collectif, composé de 28 organisations de divers horizons, vient,
en effet, de rendre publique une série de propositions, dont l’ouverture
d’un dialogue sérieux en vue de solutionner la crise actuelle.
Dans une déclaration intitulée « En route vers une conférence
nationale de la société civile pour une transition démocratique », ce
collectif, créé le 18 mars et qui a tenu sa première réunion samedi
dernier, appelle à enterrer la feuille de route imposée par le pouvoir.
« L’intérim constitutionnel instauré le 2 avril, sous l’impulsion de
l’état-major de l’ANP, est un processus mort-né.
La révolution démocratique en cours veut en finir avec le système.
Elle appelle à l’ouverture d’une transition politique pour construire de
nouvelles institutions.
Il
ne peut pas y avoir d’élection présidentielle le 4 juillet
prochain », lit-on dans ce document. Pour
les signataires de cette déclaration, « la
sortie du cadre prétendu de la Constitution s’impose naturellement
pour aller à la rencontre des nouveaux acteurs de la scène publique
algérienne depuis la libération des initiatives populaires le 22
février dernier ».
Rassemblement de la diaspora algérienne
à Paris :
« Attachement à la primauté du politique sur le militaire »
« Attachement à la primauté du politique sur le militaire »
Plus
que jamais, nos com-patriotes en exil, spécialement en France, sont mobilisés
en soutien à la révolution citoyenne du peuple algérien contre le système
militaro-politique qui tente désespérément, par tous les moyens, de survivre
à l’onde de choc «dégagiste» provoquée par la tentative d’avaliser un 5e mandat
du désormais ancien président Abdelaziz Bouteflika.
«
La volonté populaire s’exprime remarquablement dans
les rues d’Algérie, et partout dans le monde, pour un changement radical
du système de gouvernance », lit-on dans une déclaration publique du
collectif associatif Libérons l’Algérie, principal organisateur
d’une nouvelle forte mobilisation de la diaspora qui a eu lieu hier, place
de la République à Paris, malgré une météo hivernale plutôt défavorable.
Regroupant une vingtaine d’organisations de la société civile et de
mouvements politiques de l’opposition, cette structure unitaire sert,
selon ses animateurs, de cadre « auto-organisationnel », dont le but
principal est d’accompagner le peuple algérien qui « s’est engagé dans le
combat pour restituer sa souveraineté usurpée et exercer sa
citoyenneté ».
Il rompt le silence et fait des
révélations fracassantes
Khaled Nezzar enfonce Saïd Bouteflika
Le
général à la retraite et ancien ministre de la Défense Khaled Nezzar
apporte ainsi son témoignage au sujet des pratiques du frère de l'ex-Président
Abdelaziz Bouteflika, Said, lui donnant l'épithète d'« holo-gramme ».
Il précise aussi qu'il ne l'a rencontré qu’une fois dans sa vie, à « l'enterrement
de feu le général Boustila ». Avant de poursuivre : « le
7 mars 2019, j’ai reçu un appel émanant de lui par l’intermédiaire d’un ami.
Il voulait me voir. Après quelques moments d’hésitation, j’ai décidé d’accepter.
Nous nous sommes donc vus. L’homme était visiblement dans le désarroi. Il voulait
connaître mon opinion sur ce qui se passait dans le pays et sur ce qu’il pouvait
entreprendre pour faire face à la contestation populaire ».
Les
algériens de France dénoncent l’agitation du spectre islamiste par le régime
“On veut faire peur aux Algériens”
Le
défilé islamiste qui a marqué, samedi dernier, les funérailles de l’ex-chef
du FIS, Abassi Madani, a été largement commenté lors du 10e rassemblement
antisystème, tenu par la diaspora algérienne place de la République, à Paris.
Dans des prises de parole improvisées par le Collectif Debout l’Algérie
(une des associations organisatrices de la manifestation), des
expatriés ont dénoncé une tentative du pouvoir d’exhumer le spectre de la
décennie noire pour faire peur aux Algériens et les pousser à abandonner
la lutte pour le changement de régie.
“Ceux qui avaient chassé Abassi Madani vers le Qatar ont bizarrement accepté qu’il soit enterré en Algérie. La procession qui a suivi son cercueil jusqu’au cimetière n’a pas été dérangée par les forces de l’ordre. Tout cela sent la manipulation”, a déploré un manifestant, expliquant que le pouvoir est en train d’agiter l’épouvantail islamiste pour faire avorter la révolution du peuple. “Nous ne devons pas nous laisser berner. Le FIS appartient au passé. C’est un des produits du système que nous combattons aujourd’hui”, a renchéri un autre individu dans la foule, révélant qu’il fait partie de la génération sacrifiée des années 1990. “Le pouvoir et les islamistes nous ont contraints à l’exil. Mais je suis content de voir que l’espoir renaît. Notre jeunesse est vigilante. Elle se bat pour la démocratie et personne ne pourra la détourner de sa mission”, s’est-il réjoui.
“Ceux qui avaient chassé Abassi Madani vers le Qatar ont bizarrement accepté qu’il soit enterré en Algérie. La procession qui a suivi son cercueil jusqu’au cimetière n’a pas été dérangée par les forces de l’ordre. Tout cela sent la manipulation”, a déploré un manifestant, expliquant que le pouvoir est en train d’agiter l’épouvantail islamiste pour faire avorter la révolution du peuple. “Nous ne devons pas nous laisser berner. Le FIS appartient au passé. C’est un des produits du système que nous combattons aujourd’hui”, a renchéri un autre individu dans la foule, révélant qu’il fait partie de la génération sacrifiée des années 1990. “Le pouvoir et les islamistes nous ont contraints à l’exil. Mais je suis content de voir que l’espoir renaît. Notre jeunesse est vigilante. Elle se bat pour la démocratie et personne ne pourra la détourner de sa mission”, s’est-il réjoui.
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PORTRAITS ET TÉMOIGNAGES
Mehdi Tahri, au secours de “la silmya”
Mehdi
Tahri, 20 ans, est étudiant en sciences et techno-logie à l’USTHB Bab
Ezzouar. Le jeune homme, détenteur d’un brevet de secourisme, n’a pas
manqué l’appel de la rue, en mettant à profit ses connaissances en premiers
secours. Il a rejoint le collectif “brassards verts”, créé au début
du mois de mars pour porter assistance aux blessés des marches
du vendredi. Rencontre.
PORTRAITS ET TÉMOIGNAGES
Mehdi Tahri, au secours de “la silmya”
Chaque vendredi, dans ces mêmes lieux de
la capitale, points névralgiques qui ponctuent la trajectoire de la
marche (Télemly, tunnel des Facultés, boulevards Mohammed V), où les
slogans “Silmya” atteignent leurs limites, où les cris “Khawa khawa” des
manifestants prêts à tout pour préserver le caractère pacifique des
manifestations, s’évanouissent dans les gaz lacrymogène, les jets de
pierre, d’eau chaude cédant la place à l’hostilité entre manifestants et
policiers. Dans ces moments de déroute et de panique, Mehdi Tahri,
accompagné d’autres bénévoles des “brassards verts” dont il fait partie,
se mobilise.
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Saïd
Bouteflika projetait de démettre
Gaïd Salah de ses fonctions au moment où ce dernier est entré
en lutte contre le clan présidentiel. C’est en substance l’une des
informa-tions capitales à retenir dans le témoignage apporté hier
par l’ancien ministre de la Défense au sujet des derniers jours
du règne des Bouteflika.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Dans leur globalité,
les révélations, car s’en est, tendent à démontrer l’intensité de
la lutte qui faisait rage au sommet au moment où le pouvoir ébranlé
tentait de faire face à la colère des Algériens déterminés à ne plus
se taire.
Le témoignage de Khaled Nezzar cible l’homme fort des
Bouteflika, Saïd, conseillé de l’ancien Président et
détenteur, dit-on, de tous les pouvoirs depuis la maladie invalidante
de son frère Président. Jusqu’aux derniers moments, celui-ci menait
une lutte acharnée destinée à contrecarrer la révolution qui s’est
mise en place et torpiller le plan mis en place par le chef d’état-major
pour accélérer la démission de l’ancien Président. Khaled Nezzar
affirme témoigner « pour l’Histoire » et « pour dire jusqu’où
était décidé à aller cet homme qui ne voulait pas comprendre, qui
ne voulait pas imaginer, que le rideau était définitivement tombé
».
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