mercredi 13 octobre 2010

Mabrouk Amira !

Bienvenue à toi Amira qui est née le 10 septembre 2010, alors que j'étais en Algérie.
Ta maman est Souad Massi et ton papa s'appelle Abdel. Ils ont très heureux de ta venue ainsi qu'Inji, ta grande sœur.
Je te souhaite beaucoup de bonheur et surtout écoute bien attentivement les belles chansons de Maman.
À bientôt sur la tournée de Souad.
Boussas

mardi 12 octobre 2010

Xavier Beauvois : Des hommes et des dieux

Une humanité extraordinaire

Ce film retrace l'histoire de ces moines trappistes de Tibhirine, en Algérie, qui furent sauvagement assassinés en 1996 par le GIA ou par des militaires corrompus. Ce fim n'est pas un film sur la foi, mais il donne la part belle à la dimension humaine.

On pourrait craindre de s'y ennuyer de par la vie très réglée de ces hommes entièrement dévoués à leur foi. Ça n'est pas du tout le cas. Le quotidien de ces moines auquel on assiste s'avère passionnant car il permet de ramener les choses à l'essentiel. Ces petits actes de tous les jours rythment donc le film : les rituels religieux, les semailles, l'entretien du potager, les séances de bois.
Les moines vivent en harmonie avec la population algérienne du village. Ils partagent leur peur et les soucis du quotidien. Frère Luc (Michael Lonsdale absolument génial) est médecin et soigne les gens du village. C'est lui qui maintient le lien très fort avec ces Algériens persécutés par la terreur que font régner les islamistes.

C'est dans ce décor que les moines vont douter pour finalement décider de rester quoi qu'il arrive. Xavier Beauvois dresse le portrait d'hommes avec leurs faiblesses, mais aussi leur courage déterminé. C'est sans doute l'un des traits essentiels de cette œuvre cinématographique.

Si Michel Lonsdale porte le film, frère Christian incarné par Wilson Lambert est remarquablement interprété. D'ailleurs, l'ensemble des acteurs a la part belle et joue juste, sans en rajouter.

Xavier Beauvois signe quelques scènes inoubliables comme le moment où tous les moines réunis autour de la table décident de rester, après avoir exprimé cahcun leur avis. Ou bien ce moment extraordinaire où alors que les pales d'un hélicoptère produisent un bruit angoissant, les moines entonnent un chant choral. Ou bien encore ce repas au son sub lime du Lac des cygnes de Tchaitkovski.

Personnellement, j'ai regretté que le montage se contente d'une juxtaposition de scènes dont beaucoup consistaient en plans fixes. Ces derniers n'étaient justifiés que lorsqu'ils soulignaient le caractère religieux des moments de recueillement.
Ce film est remarquable et maîtrisé. C'est un beau moment d'humanité.







Bande annonce

lundi 11 octobre 2010

Rachid Bouchareb : Hors la loi

Un film juste

Après Indigènes, Rachid Bouchareb continue sa plongée dans l'histoire. Cette fois c'est de l'Algérie qu'il s'agit. Cette histoire commence dans les années 1920 avec l'expulsion d'une famille de fellahs au profit d'un colon. Le 8 mai 1945, suite au massacre de Sétif, Messaoud (Roshdy Zem), Abdelkader (Sami Bouajila) et Saïd (Jamel Debbouze) perdent une partie de leur famille. Abdelkader emprisonné pour ses opinions verra sa formation politique en prison qui fera de lui un leader du FLN en France. Messaoud, après avoir combattu en Indochine rejoindra la France et s'engagera au côté de son frère. Quant à Saïd, le bad boy de la famille, Il dirigera un cabaret à Pigalle et une salle de boxe.

À travers ces trois héros, le film raconte la lutte pour l'indépendance depuis la France et met en avant l'histoire du FLN sur le sol de la métropole avec ses ombres et ses cruautés. Il aborde la rivalité entre les différents partis de la révolution algérienne, notamment l'opposition fratricide entre le FLN (Front de Libération Ntionale) et le MNA (Mouvement National Algérien).

Tout au long de cette fresque historique sans concession, le spectateur cotoie le quotidien des militants nationalistes qui mettent leur vie personnelle entre paranthèses pour être totalement au service de la cause. C'est particulièreùment le cas d'Abdelkader, nationliste pur et dur entèrement dévoué à la lutte pour l'indépendance. Son frère Messaoud est plus en nuances et apparaît plus humain avec ses hésitations et ses doutes. Les scènes de violences sont là à bon escient et permùettent de comprendre le contexte.

Sans doute Bouchareb a-t-il pensé très fort à "L'armée des ombres" de Jean-Pierre Melville, sans jamais le copier. La force du film, c'est son sujet principal : le rôle des immigrés depuis le sol français pour soutenir la guerre de libération algérienne. C'est une première dans le cinéma français et c'est tout à l'honneur de Bouchareb d'avoir montré l'intransigeance des dirigeants qpour mener à bien leur entre^prise. Intransigeance qui va jusqu'aux exécutions sommaires pour faire respecter la discipline révolutionnaire. Il était important de souligner combien l'engagement des Algériens sur le sol français a permis de soutenir la révolution. Cette évocation permet aussi de mettre à l'honneur les porteurs de valises français qui permettaient aux fonds d'arriver à destination.

La sortie du film a été l'occasion d'une polémique partisane initiée notamment par Lionel Lucas, député des Alpes Maritimes qui défend un projet de mémorial de l'Algérie française. Elle est totalement vaine, à tel point que le soufflé s'est vite applati. L'objet du film de Bouchareb n'est pas Sétif, même si un quart d'heure lui est conscré. Temps justifié par la nécessité de replacer le film dans son vrai contexte. Je n'ai pas trouvé que Bouchareb avait forcé le trait sur ces tragiques évènements dont la France peut avoir honte. Plus personne de sérieux ne conste les évènements. seule une querelle de chiffres subsiste. Il reste que plus de 10 000 Algériens sont morts suite à ce massacre et c'est cela qui compte.

Ce film utile, remarquablemenent mis en scène et interprété (Roshdy Zem extraordinaire), doit être un point de départ pour la réflexion des plus jeunes qui chercheront à en savoir plus sur cette période tourmentée. Ils se tourneront utilement vers la littérature pour mieux comprendre cette période importante.

jeudi 7 octobre 2010

Constantine : 48 ans après...

Des retrouvailles émouvantes

Le moment fort de mon dernier voyage à Constantine (septembre 2010) fut sans aucun doute ma rencontre avec trois de mes camarades de classe (cinquième et quatrième).

L'histoire commence en 2008, alors que mon ami Samir me retrouve sur Internet, grâce à une photo de classe. Nous avons maintenu le conttact par mél en nous jurant de nous revoir lorsque je descendrai à Constantine.

Je tenais beaucoup à retrouver des camarades de classe puisque nous nous étions quittés dans des conditions particulières. C'était en 1962. Le 19 mars le cessez le feu était effecif. Le 5 juillet l'Algérie était enfin indépendante et les "Européens" (selon l'expression de l'époque) quittaient le pays à la hâte dans un déchirement qui laissera des traces indélébiles. 3 communautés se séparaient (Arabes, Juifs et "Européens" non  juifs) dans la douleur.

Il m'aura donc fallu attendre 48 ans et 4 retours au pays pour revoir des copains de classe. J'y tenais particulièrement en raison du caractère symbolique de ces retrouvailles mais aussi parce qu'il m'était difficile d'imaginer leur passage à l'indépendance : ce que ça avait représenter pour eux, à l'époque dans un contexte particulier puisque l'essentiel des cadres avait disparu avec le départ des "Européens" qui détenaient les leviers du pays.

Peu après mon arrivée, un matin, je contactais Samir pour fixer un rendez-vous qui n'a pas tardé puisque l'après-midi même nous nous retrouvions devant le kiosque à journaux, place de la Pyramide, comme on l'appelle encore, en haut de la rue Roll (Abane Ramdame). C'était très émouvant et les premiers instants passés, nous prenions la direction du boulevard St-Jean pour aller boire un thé, comme si nous ne nous étions jamais quittés.

Samir m'a fait rencontrer ses amis et les discussions que j'ai eues avec eux ont été passionnantes.
Le jour même de notre rencontre, nous avons contacté un autre camarade de classe que j'avais aussi retrouvé par Internet : Ahmed. Rendez-vous fut pris place de la Pyramide et nous avons profité de la voiture pour faire une balade dans Constantine. Quelques jours après, nous allions dans la campagne constantinoise sur les lieux du récit d'Ahmed : Mintaka 25 qu'il a publié à compte d'auteur et sur lequel je reviendrai ultérieurement.
Le frère d'Ahmed, Messaoud, a été un combattant pour la cause algérienne pendant la guerre de libération et il est mort au champ d'honneur.
Nous sommes allés dans le village qui porte son nom. Nous sommes passés par Ibn-Ziad (ex Rouffac), où nous avons mangé dans une gargote, et Messaoud Boudjeriou (Ain-Kerma). Ce fut une tournée bien agréable !

J'ai aussi eu l'occasion d'aller à Jijel avec Faouzi, originaire de cette ville côtière, pour y passer une journée très agréable et colorée malgré la pluie. Faouzi est d'une gentillesse remarquable et qu'il me consacre une journée entière m'a beaucoup touché. Sur la route, nous avons cotoyé le grand barrage de Beni Haroun qui alimente en eau toute la région de Constantine. Au retour, comme il faisait nuit, j'ai pu admirer le pont suspendu tout illuminé. Les tunnels du boulevard de l'Abîme (Zighoud Youcef) le sont aussi.

Enfin ce fut le moment des retrouvailles avec Mohamed, camarade de classe aussi. Il m'a invité avec Samir à déjeuner chez lui et j'ai ainsi pu faire la connaissance de sa petite famille. Nous avons aussi pu parler de nos vies depuis 1962 et de l'après indépendance avec le passage au socialisme puis la décennie noire et le retour à une vie plus calme mais qui reste excessivement difficile. J'ai été impressionné par la mémoire phénoménale qu'ils avaient lorsque nous avons regardé les photos de classe ci-dessous : ils se rappelaient de quantités de noms ! Nous avons regretté ensemble que Constantine soit aussi abîmée et surpeuplée. Malgré le téléphérique, le tramway en construction et le pont transrhumel, il reste beaucoup à faire pour redonner à Constantine son visage d'antan.

Merci mes amis de toutes ces émotions et j'espère que nous serons, dans le futur, plus nombreux à nous retrouver. Si vous vous reconnaissez sur les photos ci-dessous, contactez-moi par mél : yahia.jmp@free.fr

Classe de quatrième
Cours complémentaire Stade Turpin
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Classe de cinquième
Cours complémentaire Stade Turpin 
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