Quand la stratégie se transforme en pataugeoire...
Je vous le concède, ça n'est pas tous les jours que je vous convie à regarder une émission de C dans l'air, émission acquise aux Nouveaux Chiens de Garde. Elle a cependant l'avantage de toujours donner le 'La' de la presse mainstream, ce qui permet de savoir à quoi s'attendre de la part de nos ennemis.
Cette fois, je dois le reconnaître, l'analyse qui est faite me convient, même si, ne soyons pas naïfs, les conséquences qui en sont tirées et surtout, les raisons qui ont motivé ces réflexions ne sont pas du tout les mêmes que celles d'un militant qui ne supporte plus une situation bloquée, alors qu'il serait grand temps de renverser tout ça et sortir de « l'Absurdie » pour enfin faire le travail politique dont le pays a besoin.
Avant d'aller plus loin, il me semble important de rappeler comment est née cette idée de mouvement, car avant la naissance de La France Insoumise il y eut le Mouvement pour la 6ème République ou M6R qui apparaît pour les acteurs de l'époque comme le brouillon de LFI. Soyez attentifs, vous allez croiser bien de nos connaissances...
24/09/2014, à peine Remue-Méninges (Université d'été du PG, ancêtre des AMFIS d'été de LFI) terminé, sous l'impulsion de Jean-Luc Mélenchon, la première pierre du M6R est posée avec 50 personnalités signataires d'un texte fondateur.
Cette annonce a été soudaine et a troublé nombre de militants qui n'avaient pas suivi les Remue-Méninges. Ce mouvement, comme son nom l'indiquait, était dans la seule optique de la Sixième République et donc de la constituante.
Très vite, une jeunesse militante PG, pour l'essentiel, a pris le pouvoir, coachée par JLM et son staff. La tête du M6R était donc très parisienne et nombre de responsables faisaient leurs premiers pas en politique. Très vite, la plateforme de l'époque fut fréquentée, y compris par des éléments que l'on peut qualifier d'activistes de Gauche qui n'avaient pas le même sens de la démocratie, ainsi que des militants de province qui goûtaient peu une forme d'autoritarisme et de verticalité imposées.
Pourtant, comme vous pouvez le voir sur l'illustration ci-dessus « Le M6R a deux ans », il était question de travail collectif et de responsables élus ! Par contre, déjà la démocratie posait vraiment problème et les débats étaient difficiles, tendus et on sentait bien que ça verrouillait dans tous les coins et pas avec la plus grande habileté... Il est dommage que l'espace de discussion, « Nous le Peuple », soit aujourd’hui vide, car il pourrait témoigner des rugosités des débats...
Ainsi, le M6R est mort de sa belle mort et s'est réincarné en France Insoumise, mais là il s'agissait d'un autre gabarit !
En guise de transition, voici quelques noms du M6R qui ont pris leurs galons et ô combien : Mathilde Panot (présidente du groupe LFI à l'Assemblée Nationale), Ugo Bernalicis (député du Nord), Antoine Léaument (Député et collaborateur communication de JLM), Matthias Tavel (Député), Pierre-Yves Cadalen et j'en oublie... On va donc dire qu'il y a une certaine continuité et surtout que JLM a toujours eu de la suite dans les idées. Donc rien ne relève du hasard !
Encore une fois, des militants déçus, désabusés, utilisés, instrumentalisés qui vont inéluctablement abandonner, malheureusement et ce que j'ose aujourd'hui appeler la caste mélenchoniste pourra tranquillement continuer son œuvre malfaisante et destructive.
Alors, je ne me placerai pas dans le clan de ceux qui arbitrent justement la guerre des clans... Je suis d'accord avec François Ruffin qui dit, entre autre, que ça n'est pas ce qui l'intéresse, parce que lui c'est le terrain des gens qui souffrent qu'il fréquente. Il est devenu député pour ça !
Pour autant, la vie interne de LFI est capitale, si l'on veut bien considérer les militants qui eux n'ont aucun enjeux de pouvoir, mais qui triment sur le terrain, avec des bouts de ficelle pour organiser les luttes et soutenir les travailleurs.
Au-delà des grandes manœuvres du style grande messe autosatisfaite, comme le week-end dernier, qui ne trompent que ceux qui veulent bien l'être, il faut entendre enfin ce cri :
Oui à un mouvement structuré autour de responsables élus à tous les niveaux !
Justement, c'est bien là où le bât blesse ! Ce parti qui récemment encore était le mien, se meurt dans l'ombre de LFI qui a aspiré tous ses cadres, qui le dépouille des subventions d'État qu'il devrait toucher par rapport à ses 21 députés élus au sein de LFI/NUPES et le soumet au dictat du grand chef. Oui, voilà où est le problème des actuels 2400/2500 adhérents (sans clics) qui ont eux aussi le plus grand mal à exister !
Que se passe-t-il ? En Mars 2021, un catastrophique Congrès en visio s'est tenu, dans une confusion et un amateurisme consternants. C'est au cours de ce Congrès qui marquait aussi le changement d'équipe de direction, suite au départ d'Éric Coquerel et de Danielle Simonnet qui venaient de boucler deux mandats de 3 ans, qu'une plateforme (PFA21)1 a été refusée de se présenter au vote, alors qu'elles remplissait toutes les conditions statutaires. L'éternel argument fallacieux des fractions est venu justifier l'ostracisme des dirigeants, sans autre forme de procès.
Comment s'étonner alors de la fuite des adhérents ? Les mêmes causes
donnent les mêmes effets et là nous rejoignons les méthodes LFI, à
moins que ce soit celles de LFI qui rejoignent celles du
PG...
Pour couronner le tout, deux évènements importants dans la vie du PG ont suscité des départs :
-
le 30/05/2022, 10 adhérents du Parti de Gauche dans l'Hérault (PG 34) ont été exclus, dont la totalité des membres du Bureau
départemental.
Toutes et tous étaient adhérents et militants de ce parti depuis cinq à quinze ans.
La raison de ces exclusions c'est le soutien à la candidature de Muriel Ressiguier... seule députée de gauche du département et seule sortante LFI non retenue par le comité électoral LFI pour représenter NUPES. - en exclusivité, je vous livre cette information hallucinante qui pour moi est suffisante à m'interdire de poursuivre à l'intérieur du PG : nous avons appris que le PG avait donné son accord pour une donation de ses locaux à l'Institut La Boétie, dont vous entendez beaucoup parler, en ce moment et dont le Président n'est autre que Jean-Luc Mélenchon ! Cette opération s'est faite dans la plus grande opacité et jamais dans le cadre des statuts et du règlement intérieur du parti. Les pièces comptables ont été vérifiées, dans le bureau du trésorier et elles attestent effectivement de ce qui constitue une spoliation du PG. Un recours a été déposé auprès de la commission des conflits : il n'a eu aucun effet... Au niveau démocratique, on en est à celui d'une République bananière !
1 Le PG34 (l'Hérault est le département de Muriel Ressiguier) a fourni de nombreux militants qui ont participé à la rédaction et à la défense de la PFA21
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