Ce courrier est arrivé à son destinataire
et j'ai décidé de le rendre public...
Comme il ne faut jamais baisser les bras, à l'occasion du Cinquantenaire de l'Indépendance Algérienne, je m'adresse à nouveau au Président de la République Algérienne.
J'espère que le dossier avancera et que tous ceux qui comme moi revendiquent la Nationalité de leur pays, y trouveront un espoir.
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Constantine : le pont Sidi Rached |
08/07/2012
Pascal Jean-Michel
France
À
Monsieur le Président de la République Démocratique
Algérienne
El-Mouradia
16000 Alger Gare
Copie à
Monsieur le Ministre de la
justice
Ministere de la justice
8 place Bir Hakem, El-Biar, Alger
et
Monsieur l’Ambassadeur d’Algérie
50, rue Lisbonne
75008 Paris
3 pièces jointes :
Monsieur
le Président,
Par courrier
du 8 juillet 2006, j’accusais bonne réception de la réponse du Consul de la RADP
à Bordeaux (Réf : A/PLIC/06/2005/684//), à propos de ma demande de
nationalité algérienne en date du 18 février 2006. A ce jour, je n’ai aucune
réponse. Aussi je me permets de revenir vers vous.
Je continue
d’espérer pouvoir acquérir la nationalité de mon pays de naissance. Selon
l’article 10 du code de la nationalité, l’alinéa 1 précise « D’avoir sa
résidence en Algérie depuis 7 ans au moins au jour de la demande. »,
l’alinéa 2 stipule « D’avoir sa résidence en Algérie au moment de la
signature du décret accordant la naturalisation ». J’ai bien compris
que je ne pourrai pas satisfaire à ces conditions, dans des circonstances
légales.
Je suis né le
25 juin 1948 à Constantine et j’ai quitté ma terre natale en Août 1962. Depuis,
j’ai effectué 4 séjours en Algérie. Le premier en 1984, à Alger et Constantine,
le second tout le mois de mai 2004 à Constantine puis mai 2005, à Constantine
toujours, avec un groupe de « premier retour » que j’encadrai dans un
cadre associatif et enfin, très récemment, 3 semaines en septembre 2011 à
Constantine.
Passé 57 ans,
j’ai pris la décision de demander la nationalité algérienne, car je considère
que ma terre natale est mon Pays et qu’à l’époque où j’ai été expatrié je
n’avais pas le choix et, les années passant, il me semble temps de mettre fin à
une situation que je n’ai jamais souhaitée et que je ne supporte plus.
À la retraite
depuis septembre 2003, je peux à présent me rapprocher plus encore de mon pays
et de ma ville, Constantine, je peux enfin venir plus souvent partager la vie
de mes frères Algériens.
Avant de terminer
ma vie, je voudrais inscrire ce symbole, afin que mes enfants et petits enfants
se souviennent que c’est la fraternité qui fait la richesse des hommes et des
femmes qui vivent sur cette Terre.
Les non réponses que
j’enregistre depuis plusieurs années m’amènent à vous questionner sur la volonté réelle de l’Algérie pour
que ses enfants puissent en toute liberté choisir la nationalité afférente à
leur sol natal. L’Algérie doit reconnaître le droit du sol tout autant que
celui du sang. Je n’ai jamais décidé de quitter mon beau Pays en 1962. Je n’ai
fait que suivre mes parents puisque je n’avais que quatorze ans. Pourquoi,
aujourd’hui, alors que je suis majeur, en situation de choisir en
responsabilité la nationalité Algérienne, je ne le peux pas ?
Dans la situation de tension entre la France et
l’Algérie, ne serait-il pas temps que des cas comme le mien soient soumis au
débat et constitue un symbole de l’Algérie nouvelle, celle qui va de l’avant,
ignore les barrières, reconnaît tous ses enfants en leur accordant s’ils le
souhaitent le droit du sol. Quel beau symbole ce serait ! Quelle victoire sur
l’obscurantisme ! Quelle belle mesure de justice pour des personnes comme moi
qui sont des ALGERIENS-FRANÇAIS.
Monsieur le Président, vous avez le devoir, devant
l’Histoire de mener les réformes qui découlent de ces réflexions. Nous, les
exilés involontaires, nous saurons aider notre pays, aux côtés de nos frères
musulmans
Monsieur le Président, alors que l’Algérie
fête à juste titre les 50 ans de son indépendance courageusement et chèrement
acquise, ne pensez-vous pas que l’occasion est belle de faire un geste fort,
symbolique et oh combien important pour nous, les derniers témoins de cette
période qui a laissé tant de blessures des deux côtés ? Nous sommes bien
les derniers à pouvoir écrire avec nos frères Algériens, une nouvelle page de
cette Algérie nouvelle que nous appelons de nos vœux.
Monsieur le Président, saisissez cette
opportunité et vous grandirez l’Algérie et son Peuple.
Monsieur le Président, il est temps d’écrire
l’Histoire de notre Pays, l’Algérie, d’une façon dépassionnée, avec la
contribution des communautés et des peuples de nos deux pays, dont les
historiens des deux rives de la Méditerranée qui travaillent ensemble depuis si
longtemps.
Monsieur le Président, savez-vous que nous
sommes nombreux à revendiquer cette nationalité Algérienne ? Vous
trouverez ci-joint le texte des membres fondateurs du site http://dalgerie-djezair.viabloga.com,
auquel ont souscrit de très nombreux Algériens Français. J’espère qu’il aidera
à forger votre conviction.
Monsieur le Président, savez-vous qu’il existe
depuis 2008 une association des « Pieds Noirs Progressistes » (http://www.anpnpa.org/) ? Prenez connaissance
de ses buts, de ses motivations. N’y trouvez-vous pas une richesse, une chance
pour l’Algérie ?
C’est avec volontarisme, justice et raison qu’il
sera possible de nous éloigner des spectres de la guerre qui a mis trop
longtemps à dire son nom. Construisons cette Algérie ensemble, à égalité de
droits et de devoirs.
Permettez-moi
d’insister pour vous dire combien mon questionnement n’a pas varié et surtout
combien ma motivation de devenir citoyen Algérien s’est renforcée, avec plus de
force encore à l’occasion des derniers évènements.
Dans l’attente de votre réponse, que j’espère prochaine, cette fois, soyez assuré, Monsieur le Président, de l’expression de mes sentiments respectueux et de mon attachement indéfectible en l’Algérie.