mardi 23 août 2011

Constantine : LA PORTE DU VENT (Bab-er-Rouah)

Un article intéressant trouvé sur ce blog :
http://djeghimchaouki.blog4ever.com/blog/index-271927.html

LA PORTE DU VENT (Bab-er-Rouah) à CONSTANTINE ET SON ACCÈS

 
Un journal local, la Dépêche de Constantine (1), a publié quelques lignes sur le rôle -- jusqu'ici ignoré - qu'une troupe de volontaires appartenant à l'armée française aurait joué, au moment de l'assaut de Constantine, en surprenant et attaquant par derrière la garnison de la Casbah. Ces soldats auraient pénétré dans le réduit par une porte romaine - la Porte du Vent - qui débouche en bas dans la Grotte des Pigeons et en haut dans la cour de la Casbah, entre l'hôpital et l'arsenal. On ne s'en servait plus depuis fort longtemps, mais son souvenir n'était pas oublié. Ils auraient suivi le sentier vertigineux et étroit qu'on aperçoit fort bien, depuis le bas de l'hôpital civil, entre la dernière voûte naturelle et le premier tunnel du Boulevard de l'Abîme en venant de la Préfecture. Ce sentier est d'ailleurs fort connu des préhistoriens et des jeunes dénicheurs de pigeons de la génération qui a précédé la construction du boulevard.

On nous permettra d'apporter, nous aussi, notre modeste contribution à l'histoire anecdotique de la ville, en citant quelques lignes d'un livre peu connu, mais qui mérite pourtant qu'on le feuillète, car il relate des souvenirs remontant à 1838 et 1839, c'est-à-dire au lendemain de la prise de Constantine (2).

Voici ce que nous y avons lu, pages 112 à 114, à l'occasion d'une promenade accidentée narrée par l’auteur :

« Une partie des officiers cheminait à un étage inférieur de l'escarpement. Nous les rejoignîmes non sans peine ... mais bientôt le chemin dégénéra en un sentier très étroit où l'on pouvait à peine mettre le pied ... Le sol était formé d'un roc glissant; à droite s'élevaient des rochers à pic et à gauche on côtoyait un précipice d'une effrayante profondeur... Tout à coup le chef de file fut arrêté par un obstacle. Le sentier était obstrué par un amas de terre fraîchement remuée, qui formait un talus raide ... L'examen des lieux nous fit découvrir bientôt que ces terres meubles provenaient de fouilles faites pour dégager une ancienne poterne romaine pratiquée dans un mur dirigé suivant la pente de l'escarpement. Ce mur, établi pour barrer le passage, était construit en belles pierres de taille placées par assises régulières, dont les joints étaient dégarnis ... Nous le franchîmes. »

« On raconte qu'après la prise de la ville, Ben Aïssa échappa aux vainqueurs en descendant cet escarpement. Tous ceux qui, tentèrent cette périlleuse entreprise ne furent pas aussi heureux, bien qu'ils se servissent de câbles pour faciliter leur descente, car on trouva dans le précipice les cadavres d'un certain nombre de kabyles. »

Voilà donc expliqué, et ramené à des proportions vraisemblables, l'épisode légendaire des fuyards abandonnant Constantine prise d'assaut et se faisant descendre par grappes, au moyen de câbles, au pied des escarpements compris entre la Casbah et les moulins Lavie.

Mais comment se fait-il que le général Cadart, à propos de son aventure, ne rappelle pas la surprise des volontaires dont parle M. Joseph Bosco? C'était pourtant l'occasion d'en dire deux mots!

Dans tous les cas, ce petit récit précise bien cinq points importants : la viabilité relative du sentier en corniche en 1837, l'existence d'une poterne romaine dont l'usage était abandonné, la continuité du sentier au-delà de la Grotte des Pigeons, la présence d'un mur romain dont il ne reste plus qu'une seule assise (vis-à-vis du pont suspendu), enfin les détails de la fuite de Ben Aïssa.

Nous pouvons compléter ces renseignements en rappelant le passage suivant de l'étude intitulée :

Constantine et ses Antiquités, publiée par la Société archéologique dans son Annuaire de 1853, sous la signature de M. A. Cherbonneau.

Pages 113 el 114 :

« Il y avait jadis six portes à Constantine. Deux de ces portes : Bab-er-Rouah et Bab el-Heninecha, avaient été supprimées longtemps avant la conquête ... Bab-er-Rouah (la Porte du Vent) regardait le nord; on n'y montait qu'avec une grande difficulté par les pentes naturelles: « el medaredj ». Si Ahmed ben el Mobarek... assigne comme position à cette poterne la partie du rempart qui domine les thermes de Sidi-Mimoun (sur la droite et un peu au-dessus des moulins Lavie).

« L'authenticité de ce renseignement est d'autant moins contestable, qu'elle est justifiée par une note très détaillée, dont je dois la communication à M. le commandant Foy et que je reproduirai en substance:

« Bab-er-Rouah était une poterne ouverte au-dessus du bain, dans un mur romain construit en ce point pour fermer une large fente de l'étage supérieur des escarpements qui formaient de ce côté la défense du Capitole. De l'intérieur, on arrivait à la poterne par un escalier en pierres de taille, et au dehors à Sidi- Mimoun, soit par des rampes tracées dans les talus qui séparent les étages successifs, soit par une série de marches étroites taillées dans le rocher et dont on retrouverait encore "aujourd'hui les traces. Le Génie militaire a fait déblayer, en 1838, l'escalier donnant accès à la fausse porte. Tout cela a été remplacé par le mur de fortification qui constitue l'enceinte de l'hôpital à l'ouest. »

Terminons en faisant connaître qu'un affaissement récent des remblais vient, encore une fois, de mettre à découvert l'entrée de la poterne dans la cour de la Casbah. Nous en avons vu nous même le cintre, remanié, au-dessous du mur de séparation de l'arsenal, en novembre 1917.

CAPITAINE L. JACQUOT,
Rapporteur au Conseil de Guerre


 (1) 4 juin 1917.
(2) Souvenirs de Constantine. Journal d'un officier du Génie, rédigé en 1838-39 et coordonné, en 1893, par le général Ch, Cadart, Paris, Firmin-Didot et Ci, 1894.

Le Monde : Des forces spéciales françaises, britanniques et arabes auprès de la rébellion

Des forces spéciales françaises, britanniques et arabes auprès de la rébellion

23.08.11 | 15h32

La bataille pour Tripoli est le théâtre d'un soutien majeur apporté aux forces rebelles par des "conseillers" étrangers issus des forces spéciales de quatre pays : la France, le Royaume-Uni, les Emirats arabes unis, et le Qatar, indiquait-on de source officielle à Paris, lundi 22 août.
Ces membres de forces spéciales étrangères seraient un peu moins d'une centaine. Ils agissent à l'intérieur et aux abords de la capitale libyenne. Leur rôle consiste à assurer une coordination étroite entre l'OTAN et les actions des rebelles, en particulier des sortes unités d'élite de l'opposition qu'ils ont formées au cours des derniers mois. "Nous leur avons appris le métier", se félicite cet officiel. Fin avril, Paris et Londres avaient annoncé l'envoi en Libye de "conseillers militaires".
Selon cet officiel français impliqué de près dans le pilotage des opérations, l'issue de la bataille était lundi "une question d'heures ou de jours, avec un petit "s"". Il semblait accorder du crédit à une déclaration du Conseil national de transition (CNT), l'organe de l'opposition, affirmant qu'il contrôlait 80 % de la ville.
L'un des principaux enjeux demeurait de savoir quelle serait l'attitude des dernières forces pro-Kadhafi. Celles-ci étaient décrites comme "concentrées sur des places-fortes", comme des casernes et surtout le complexe de Bab Al-Azizia, quartier général traditionnel du Guide libyen.

"Peut-être ce dernier s'est-il déplacé vers le sud du pays où il a des propriétés, ou bien vers l'Algérie", avançait cet officiel soulignant l'absence d'informations vérifiées à ce sujet. Cet expert penchait pour une hypothèse où le colonel Kadhafi aurait quitté Tripoli. "Autrement, je m'explique mal pourquoi sa garde présidentielle s'est rendue, la nuit dernière", commentait-il.
Deux détachements de forces loyalistes en particulier suscitent des préoccupations, "les mercenaires de la Brigade révolutionnaire et la 32e brigade de Khamis", l'un des fils du colonel Kadhafi. L'OTAN, toujours selon cette source, s'employait à concentrer ses tirs de façon à empêcher tout regroupement aux abords de Tripoli d'unités d'artillerie agissant sur les ordres du colonel Kadhafi ou de ses derniers fidèles. On jugeait côté français tout à fait possible que Mouammar Kadhafi ordonne à son armée de tirer de façon indifférenciée sur la capitale avec de l'artillerie.
Les deux principales unités pro-Kadhafi décrites plus haut disposent encore de capacités conséquentes, précisait cette source : des chars lourds, de l'artillerie, des mortiers, des canons, des lance-roquettes multiples. Les autres composantes des forces loyalistes représentent un danger plus relatif car elles "ont plus ou moins de munitions".
L'opposition contrôle la majeure partie du territoire libyen, évalue-t-on à Paris. Hors de la capitale, une attention particulière est accordée à la situation autour de Sebha, dans le sud-ouest du pays, une ville qui est le fief de la tribu de Mouammar Kadhafi, les Kadhafa.

Les habitants de cette localité qui abrite une importante garnison du régime observaient une "prudente neutralité". Signe d'un basculement jugé acquis des principales tribus, qui, jusqu'à il y a peu, attendaient d'être assurées du caractère inévitable de la chute du régime car elles craignaient, en cas d'issue plus incertaine, de faire l'objet de représailles des unités de Kadhafi. Le souvenir reste vif en effet des violences perpétrées par le pouvoir libyen en 1996 après un soulèvement armé dans l'est du pays. Jusqu'à mille personnes avaient alors été fusillées dans un stade.
L'effort de mobilisation des tribus mené au cours des deux derniers mois porterait ainsi ses fruits et aurait joué un rôle central dans l'avancée importante des rebelles observée ces derniers jours.
L'action de l'OTAN dans Tripoli reste toutefois sérieusement entravée par le contexte de tissu urbain. Il est quasi-impossible dans ces conditions d'apporter un soutien aérien ouvrant la voie aux groupes de rebelles, soumis par ailleurs à des tirs importants de snipers loyalistes. Les combattants de la rébellion se retrouvent ainsi en pleine ville face à face avec des tanks sans couverture aérienne dite "appui-feu" évidente - une rude mise à l'épreuve de leur détermination. Comme le dit cette source, "poitrine nue face à un tank, il faut y aller..."
Les rebelles ayant par ailleurs saisi du matériel militaire lourd à l'ennemi, la coordination entre unités devenait encore plus essentielle, pour éviter la confusion et les tirs fratricides. L'officiel français décrivait aussi la façon dont les troupes rebelles avaient pu fondre ces derniers jours sur la capitale, selon un plan manifestement préparé à l'avance.
Cruciale, une meilleure communication avait fini par s'établir au fil des semaines entre les groupes rebelles du djebel Nefoussa, dans les montagnes du Sud-Ouest, ceux de la poche de Misrata, qui élargissait son périmètre, et les chefs militaires à Benghazi dans l'Est.
Les forces spéciales étrangères, qui semblaient pour une large part composées de Français, d'Emiratis et de Qataris (les Britanniques étant moins nombreux), ont été très actives notamment pour préparer le débarquement sur une plage de Tripoli, le 20 août, d'un commando de rebelles de Misrata arrivé par bateau. Le trajet emprunté par ces embarcations avait été auparavant sécurisé par des tirs de l'OTAN sur des zodiacs loyalistes équipés d'explosifs.
Natalie Nougayrède

Le Monde : A Tripoli, les derniers fidèles de Kadhafi résistent


A Tripoli, les derniers fidèles de Kadhafi résistent

LEMONDE.FR | 22.08.11 | 17h23
Mis à jour le 22.08.11 | 23h53
   
Un véhicule blindé dans les banlieues de Tripoli,
lundi soir.AP/Sergey Ponomarev

Quarante-deux ans après sa prise de pouvoir, le régime de Mouammar Kadhafi était sur le point de s'écrouler, lundi 22 août. Les troupes rebelles, qui ont investi la ville au cours du week-end, se battaient toujours dans le centre-ville autour de la résidence du colonel à Bab Al-Aziziya.


Seule la capture du dirigeant semblait toutefois manquer aux rebelles, qui affirment contrôler près de 85 % de la capitale, pour s'assurer une victoire totale. Personne ne sait avec certitude où se trouvait Mouammar Kadhafi, lundi. On le soupçonnait de se retrancher dans sa résidence, entouré de son dernier carré de fidèles, ou d'avoir quitté le pays. Aucune de ces informations n'a été confirmée. Le Pentagone assure que le leader libyen se trouve toujours dans le pays. Kadhafi a envoyé trois messages sonores en moins de vingt-quatre heures, le dernier datant de dimanche matin. Il martelait qu'il ne se rendrait pas et sortirait "victorieux" de la bataille de Tripoli.


Mais le clan Kadhafi, lui, a commencé à se désagréger. Trois des fils du dictateur ont été arrêtés par les rebelles, lundi. Saif Al-Islam et Saadi Kadhafi sont toujours aux mains des rebelles, alors que Mohamed, autre fils arrêté lundi, a pu s'échapper avec l'aide de soldats loyalistes. Quant à Khamis Kadhafi, à la tête d'une redoutable brigade en route pour Tripoli, il aurait été tué, selon Al-Jazira.


Les combats étaient toujours très violents en fin de journée dans le centre-ville de Tripoli, autour de la résidence de Kadhafi, de la place Verte, un lieu symbolique du régime aux mains des rebelles, et de l'hôtel Rixos, où une quarantaine de journalistes occidentaux étaient coincés. Des témoins ont également fait état d'accrochages dans plusieurs quartiers du centre-ville, notamment du côté du port, et de la présence de tireurs embusqués pro-régime sur le toit d'immeubles.

Ailleurs dans le pays, des affrontements faisaient rage non loin de la frontière tunisienne, à Al-Aziziya, à 50 km au sud de Tripoli et à Al-Khoms, à mi-chemin entre la capitale et Misrata. Dans l'Est libyen, les forces encore fidèles au colonel Kadhafi ont quitté Brega, se repliant vers Syrte. Selon une source officielle française, citée anonymement par l'AFP, la chute de Tripoli et du régime du colonel Kadhafi est "une question d'heures ou de jours au grand maximum". "Le régime de Kadhafi a vécu, même s'il est difficile de dire quand la ville sera complètement sous contrôle (...) On est prudent", insiste la source, car "une poignée de désespérés avec des roquettes et des chars de combat peut faire des victimes".

"ON A TOURNÉ LA PAGE SOMBRE DE CETTE DICTATURE"

Prenant acte de cette victoire, le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, a annoncé son intention de quitter Benghazi, son siège historique, pour se rendre le plus vite possible à Tripoli. Le chef du CNT a demandé l'aide internationale, tout en mettant en garde contre tout débordement. Il a même évoqué sa possible démission pour protester contre les actes de vengeance perpétrés selon lui par certains combattants rebelles sur le terrain. "Je salue l'action des chefs des révolutionnaires, j'ai confiance en leur parole, mais certains actes de quelques-uns de leurs hommes m'inquiètent", a déclaré Moustapha Abdeljalil, évoquant "des actes de vengeance".


"Depuis hier, on a tourné la page sombre de cette dictature, la plus meurtrière dans l'Histoire et nous ouvrons une page de liberté, de démocratie et de droits de l'homme dans notre pays", a ajouté l'émissaire du CNT à Paris, Mansour Saif Al-Nasr. "Nous demandons à tous nos amis partout dans le monde qui ont une expérience démocratique plus avancée de nous aider à instaurer un régime démocratique. Nous demandons (...) à tous nos alliés de nous aider à former une armée qui travaillera pour le pays et non pas pour un homme, d'instaurer un régime de sécurité qui sera (là) pour défendre le pays, pour protéger le citoyen et non pas pour l'attaquer", a-t-il ajouté. L'Egypte et le Koweït ont reconnu, lundi, le CNT comme nouveau maître du pays. La Ligue arabe s'est pour sa part dite "totalement solidaire" des rebelles. Mahmoud Djibril, premier ministre du CNT, est attendu à Paris mecredi et en Italie en fin de semaine.
Des rebelles dans les rues de Tripoli,
lundi 22 août.AFP/FILIPPO MONTEFORTE

La communauté internationale, et particulièrement les pays engagés militairement en Libye depuis cinq mois, ont unanimement salué la fin du régime de Mouammar Kadhafi et promis d'œuvrer à une transition paisible. Pour le président américain, Barack Obama, l'ère du régime de Kadhafi "touche à sa fin". "L'avenir de la Libye est entre les mains de son peuple", a-t-il indiqué depuis l'île de Martha's Vineyard, tout en prévenant que leur combat "n'est pas encore terminé", et ajouté que Mouammar Kadhafi "avait encore la possibilité d'empêcher un nouveau bain de sang en renonçant expressément au pouvoir et en appelant les forces qui continuent à se battre à baisser les armes".
COORDINATION INTERNATIONALE

Le président français Nicolas Sarkozy, un des grands artisans de la coalition internationale qui est intervenue en Libye, a appelé les pro-Kadhafi à cesser "immédiatement" le feu et a "condamné avec la plus grande fermeté les appels irresponsables et désespérés" du colonel libyen. L'UE et Londres ont également affirmé que la fin du régime était proche, le premier ministre britannique, David Cameron, estimant que le colonel Kadhafi "bat en retraite" et "doit arrêter le combat", tandis que Berlin appelait le dictateur à renoncer au pouvoir, estimant qu'il a "perdu toute légitimité". L'Italie, qui a mis du temps à prendre ses distances avec le régime libyen, a appelé Kadhafi à se rendre pour "épargner à son peuple de nouvelles souffrances".

Les prochains jours seront cruciaux pour coordonner l'action internationale pour la Libye. La France a proposé une réunion du Groupe de contact sur le Libye, qui comprend une trentaine de pays et plusieurs organisations internationales parmi lesquelles l'ONU, l'UE et la Ligue arabe. Washington a annoncé de son côté que des diplomates de haut rang des pays membres du Groupe de contact se réuniraient jeudi à Istanbul pour "coordonner les prochaines étapes" et qu'une décision serait prise à cette occasion sur l'offre française. L'ONU aura quant à elle "un rôle important à jouer pour accompagner la phase de transition qui va s'ouvrir", ont annoncé Nicolas Sarkozy et David Cameron. L'ensemble des pays occidentaux ont réaffirmé qu'en aucun cas ils n'enverraient des troupes au sol.


Prenant un peu plus de recul, le chef de la diplomatie française Alain Juppé a estimé que la chute du régime libyen allait "avoir des conséquences considérables sur la Syrie" où le président Bachar Al-Assad doit également faire face à la contestation de son peuple. "On voit bien qu'aujourd'hui, un régime dictatorial ne peut plus se maintenir au pouvoir contres vents et marées et contre l'aspiration des peuples", a-t-il déclaré sur TF1, tout en précisant qu'"il n'y aura pas d'intervention militaire en Syrie".

LeMonde.fr

lundi 22 août 2011

Le Monde : La capture de Kadhafi manque encore à la victoire des rebelles libyens

La capture de Kadhafi manque encore

à la victoire des rebelles libyens

LEMONDE.FR avec AFP | 22.08.11 | 17h23 • Mis à jour le 22.08.11 | 18h50


Des rebelles dans les rues de Tripoli, lundi 22 août.
AFP/FILIPPO MONTEFORTE
Des combats ont fait rage, lundi 22 août à Tripoli, au lendemain de l'entrée des rebelles dans la capitale presque sans résistance de la part des forces de Mouammar Kadhafi. Seule la capture du dirigeant libyen semblait toutefois manquer aux rebelles pour s'assurer une victoire totale.

Des rebelles célèbrent la prise de contrôle
de Tadjourah, une banlieue de Tripoli,
le 22 août au matin. AFP/-
Le Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion, basé à Benghazi, affirme contrôler 95 % de la ville et se prépare à s'installer à Tripoli, a annoncé son président, Moustapha Abdeljalil. Des combats ont notamment eu lieu autour de la résidence de Mouammar Kadhafi à Bab Al-Aziziya. Le colonel Kadhafi pourrait encore se trouver dans sa résidence. Le Pentagone affirme que le dictateur n'a pas quitté le sol libyen.

Dans la nuit, les rebelles, qui ont lancé une offensive samedi soir sur la capitale, ont atteint la place Verte, un lieu symbolique où les partisans du régime avaient l'habitude de se rassembler et que les insurgés ont rebaptisée "place des Martyrs". Une foule en liesse dansait et agitait des drapeaux rouge, noir et vert, aux couleurs de la rébellion. Pour autant, les affrontements se sont poursuivis dans la capitale, où des témoins ont fait état d'accrochages dans plusieurs quartiers du centre-ville, notamment du côté du port, et de la présence de tireurs embusqués pro-régime sur le toit d'immeubles. En fin de journée, les rebelles se sont regroupés dans les banlieues de la ville et se préparaient à passer plusieurs quartiers au peigne fin.

Selon une source militaire rebelle, des "tireurs embusqués ont visé la place des Martyrs", vers laquelle des dizaines d'insurgés, dans des camions, pick-up et voitures, ont convergé en milieu de journée. Des tirs sporadiques étaient entendus dans l'après-midi dans plusieurs quartiers.

Les habitants de la capitale étaient nerveux lundi, ne sachant pas ce qui allait se passer dans les jours à venir, mais déjà heureux d'avoir vu ce qu'ils considèrent comme la fin inévitable de Mouammar Kadhafi. Dans le même temps, des affrontements ont été signalés dans les villes d'Al-Aziziya (50 km au sud de Tripoli) et d'Al-Khoms, à mi-chemin entre la capitale et Misrata (est). A l'Ouest, des affrontements avaient lieu non loin de la frontière tunisienne. Dans l'Est libyen, les forces encore fidèles au colonel Kadhafi ont quitté Brega, se repliant vers Syrte.
Le sort de Kadhafi en suspens, ses fils arrêtés.

Quelques heures auparavant, le colonel Kadhafi avait appelé ses partisans à "nettoyer" la capitale, dans son troisième message sonore en moins de vingt-quatre heures. Dimanche matin, il avait déjà martelé qu'il ne se rendrait pas et sortirait "victorieux" de la bataille de Tripoli. L'Afrique du Sud a affirmé qu'elle n'avait pas envoyé d'avion en Libye pour lui permettre de quitter le pays, tandis que Malte a jugé hors de question que le colonel Kadhafi puisse être accueilli en exil sur l'île.

Le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo, a annoncé que Seif Al-Islam, un des fils de Mouammar Kadhafi, présenté dans le passé comme le successeur de son père, et qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes contre l'humanité, avait été "arrêté". Les rebelles ont également arrêté deux autres fils de Kadhafi, Mohamed et Saadi.

 Crainte de vengeances.

 Le chef du CNT a évoqué sa possible démission pour protester contre les actes de vengeance perpétrés selon lui par certains combattants rebelles sur le terrain. "Je salue l'action des chefs des révolutionnaires, j'ai confiance en leur parole, mais certains actes de quelques-uns de leurs hommes m'inquiètent", a déclaré Moustapha Abdeljalil, évoquant "des actes de vengeance".

"Ce pourrait être la raison ou la cause de ma démission", a mis en garde M. Abdeljalil, qui s'exprimait au cours d'une conférence de presse dans la capitale rebelle, Benghazi. "Je m'oppose fermement à toute exécution extrajudiciaire", a-t-il martelé.

Des félicitations internationales.
David Cameron, le premier ministre britannique,
s'exprime sur la capture de Tripoli par les rebelles
libyens, lundi 22 août.AFP/Andrew Cowie
Pour le président américain, Barack Obama, le régime "a atteint le point de non-retour" et le "tyran" libyen doit partir pour éviter un bain de sang. Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a estimé de son côté que "le régime de Kadhafi s'effondre clairement".

La France a proposé une réunion du groupe de contact sur la Libye la semaine prochaine à Paris. Le président français, Nicolas Sarkozy, a appelé les pro-Kadhafi à cesser "immédiatement" le feu et a "condamné avec la plus grande fermeté les appels irresponsables et désespérés" du colonel libyen à poursuivre les combats. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est sur la même ligne, promettant un sommet extraordinaire sur la Libye cette semaine.
L'UE et Londres ont affirmé que la fin du régime était proche, le premier ministre britannique, David Cameron, estimant que le colonel Kadhafi "bat en retraite" et "doit arrêter le combat", tandis que Berlin appelait Mouammar Kadhafi à renoncer au pouvoir, estimant qu'il a "perdu toute légitimité". Rome l'a appelé à se rendre pour "épargner à son peuple de nouvelles souffrances".

La Chine a déclaré "respecter le choix du peuple libyen et espère un retour rapide de la stabilité en Libye" alors que la Russie a dit attendre un transfert "imminent" du pouvoir aux rebelles. L'Egypte et le Koweït ont reconnu le CNT comme nouveau maître du pays. La Ligue arabe s'est pour sa part dite "totalement solidaire" des rebelles libyens. L'Organisation de la coopération islamique (OCI) a félicité le peuple libyen pour "la réussite de sa révolution".

La situation évolue en Lybie - Le Monde






Le premier ministre libyen est en Tunisie


LEMONDE.FR | 21.08.11 | 17h52 • Mis à jour le 22.08.11 | 15h34

·         Les rebelles sont entrés, dimanche 21 août, dans Tripoli. Lundi matin, ils affirmaient contrôler toute la ville, exceptée la résidence de Mouammar Kadhafi, autour de laquelle les combats s'intensifient. Le "compound" où serait retranché le Guide libyen, est une des dernières poches de résistance dans la capitale.

·         Le fils de Kadhafi, Saïf Al-Islam, a été arrêté par les rebelles. Il est recherché par la Cour pénale internationale pour des crimes contre l'humanité. Un autre de ses fils s'est quant à lui rendu aux rebelles. Le premier ministre a quitté le pays et est arrivé dimanche à Djerba, en Tunisie.

·         Une quarantaine de journalistes étrangers sont bloqués à l'intérieur de l'hôtel Rixos, encerclé par des forces pro-Kadhafi. Selon des officiels américains, les rebelles contrôleraient la télévision d'Etat.

·         Les rebelles ont demandé aux forces loyalistes de déposer les armes à Brega (est).

·         Pour l'OTAN et les principales puissances occidentales, "la fin est proche". Alain Juppé, ministre des affaires étrangères, a proposé lundi matin la tenue d'une réunion du groupe de contact la semaine prochaine. David Cameron a quant à lui invité la rébellion à faire preuve de retenue et à ne pas se venger sur les pro-Kadhafi.

Algérie Presse Service : Secousse tellurique de magnitude 3.4 à El Khroub (W. Constantine) le 22/08/2011

 Secousse tellurique de magnitude 3.4
à El Khroub (W. Constantine)

ALGER - Une secousse tellurique de magnitude 3.4 sur l’échelle de Richter a été enregistrée lundi à 05h25 (heure locale) dans la wilaya de Constantine, a indiqué le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG) dans un communiqué.

L’épicentre du tremblement de terre a été localisé à 08km au sud-ouest d’El Khroub, a précisé la même source.

D'après mes correspondants à Constantine, il n'y a pas eu de victimes. Qu'en est-il de la médina ? La Souika souffre tellement !

Lybie : La révolution est dans Tripoli - Le Monde.fr

Les rebelles avancent dans Tripoli, le fils de Kadhafi arrêté

LEMONDE.FR | 22.08.11 | 01h20 • Mis à jour le 22.08.11 | 03h24


Un homme plante le drapeau des insurgés libyens, dimanche 21 août,
à Mayah, à 25 km à l'ouest de Tripoli. REUTERS/BOB STRONG

Les rebelles libyens ont pénétré, dimanche 21 août, dans la capitale du pays. Dans la nuit de dimanche à lundi, ils affirmaient tenir toute la ville, exceptée la résidence de Mouammar Kadhafi.
  • Les rebelles progressent dans Tripoli
Des combattants rebelles ont atteint, dimanche 21 août, la Place verte au centre de la capitale libyenne. La télévision britannique Sky News a diffusé des images montrant une foule d'hommes en liesse, agitant des drapeaux rouge, noir et vert, aux couleurs de la rébellion, dansant, et scandant "Allah Akbar" ("Dieu est grand") tout en tirant en l'air

La progression des opposants à Kadhafi, arrivés notamment par la mer, s'est accélérée à partir de samedi dans la région de Tripoli. Aux premières heures, lundi, ils affirmaient contrôler tout Tripoli à l'exception du complexe de Bab Al Azizah, résidence du "guide de la révolution". Dans la journée de dimanche, les rebelles ont pénétré dans les banlieues de Tripoli et se sont dirigés dans le centre-ville. Selon des journalistes sur place, ils n'ont recontré qu'une très faible résistance et ont été salués par les habitants de ces zones. Certains témoins ont évoqué des scènes de liesse.

Dans la matinée, alors que les premiers rebelles atteignaient les faubourgs de la ville, le régime, reconnaissait des infiltrations "de groupes isolés". Les autorités avaient alors adressé des messages sur les téléphones portables appelant "le peuple à sortir dans toutes les villes pour éliminer les traîtres et les agents avec des armes et pour les piétiner".

Un rebelle libyen célèbre l'avancée vers Tripoli, dimanche 21 août,
à Maïah, à l'ouest de la capitale. REUTERS/BOB STRONG

Plusieurs milliers de rebelles se trouvaient dans la soirée à 25 km à l'ouest de la ville, selon un correspondant de Reuters sur place. Ils se sont emparés d'une caserne de la brigade Khamis, unité d'élite réputée la mieux entraînée, commandée par l'un des fils de Kadhafi, auquel elle doit son nom.

De violents affrontements ont lieu, dimanche après-midi, à proximité de l'hôtel Rixos qui abrite la presse étrangère dans le centre de Tripoli. Les membres de la direction de l'hôtel ainsi que son chef, de nationalité suisse, ont quitté l'établissement. Ce dernier a affirmé que les employés avaient reçu des appels téléphoniques de personnes menaçant de prendre d'assaut l'hôtel parce qu'il y héberge des officiels.
  • Saïf Al-Islam Kadhafi capturé.
Le Conseil national de transition a assuré avoir fait prisonnier le fils de Mouammar Kadhafi, Saïf Al-Islam, pressenti pour succéder à son père à la tête du régime. "Il est dans un lieu sûr sous garde renforcée en attendant qu'il soit déféré à la justice", a indiqué le chef des rebelles dans une interview à Benghazi à Al-Jazira. Une information qui a été confirmée par le procureur de la Cour pénale internationale. Son frère aîné, Mohammed, se serait quant à lui rendu aux rebelles.
  • "Il reste une semaine, au maximum 10 jours au régime"
L'ancien numéro deux du régime libyen Abdessalem Jalloud, qui a fui Tripoli vendredi et se trouve en Italie, a estimé dimanche que le colonel Kadhafi n'avait plus de temps à sa disposition pour négocier son départ du pouvoir et risquait d'être tué. "Je crois qu'il reste une semaine, au maximum 10 jours au régime et peut-être moins", a estimé M. Jalloud dans une interview.
Selon M. Jalloud, Kadhafi "n'a aucun moyen de quitter Tripoli. Toutes les routes sont bloquées. Il peut seulement partir sur la base d'un accord international et je pense que cette porte est fermée". Par ailleurs, la brigade chargée de la sécurité de Kadhafi s'est rendue, a annoncé Al Jazira.
  • Le porte-parole du régime appelle à cesser les combats et à négocier
Le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim, s'est exprimé à la télévision, dans la soirée de dimanche. Il a déploré que la bataille de Tripoli se soit soldée par un bilan humain qui est "au delà de l'imaginable", évoquant 1 300 morts dans les dernières 24 heures.
Pour M. Ibrahim, Tripoli était une ville calme et sûre avant que les rebelles – des "gangs armés" – et l'OTAN ne la mette à feu et à sang. Il a exhorté les reblles à cesser le combat et à négocier, ce à quoi, a-t-il assuré, Kadhafi était disposé.
  • L'OTAN dit que c'est bientôt la fin
Les puissances occidentales engagées en Libye ont assuré que l'issue était proche. "Il est clair d'après les scènes auxquelles nous assistons à Tripoli que la fin est proche pour Kadhafi", a déclaré dans un communiqué le bureau du premier ministre britannique, David Cameron.
Pour la Maison Blanche, les jours du colonel Kadhafi en tant que dirigeant sont "comptés" tandis que Nicolas Sarkozy assure que "l'issue ne fait désormais plus de doute". Rome affirme que la "tragédie" du conflit "touche à sa fin". L'OTAN estime pour sa part que "ce à quoi nous sommes en train d'assister ce soir est l'effondrement du régime".
  • Kadhafi appelle à libérer Tripoli.
Dans un message audio diffusé sur la télévision d'Etat, tard dans la soirée de dimanche, Mouammar Kadhafi a invité les Libyens à "sauver Tripoli". "Il s'agit d'une obligation pour tous les Libyens. C'est une question de vie ou de mort", a-t-il dit dans ce troisième enregistrement en deux jours.
Plus tôt dans la journée, Kadhafi avait affirmé qu'il ne se rendrait pas et sortirait "victorieux" de la bataille de Tripoli. "Nous ne nous rendrons pas. Nous n'abandonnerons pas Tripoli aux occupants et à leurs agents. Je suis avec vous dans cette bataille", a martelé Kadhafi. "Nous ne nous rendrons jamais et grâce à Dieu nous sortirons victorieux".


Tripoli aux mains des rebelles libyens

Dernier acte d'une guerre commencée à la mi-février par les opposants au régime du colonel Mouammar Kadhafi, la bataille de Tripoli a été engagée dimanche par les rebelles libyens. N'ayant rencontré aucune résistance notable de la part des forces loyalistes lors de leur progression dans la capitale, les rebelles ont affirmé lundi tenir toute la ville, à l'exception de la résidence du Guide. De violents affrontements se poursuivaient dans la matinée autour du complexe. Dans les rues de Tripoli et Benghazi, l'annonce a été accueillie par une foule en liesse. Après avoir promis dimanche, dans une allocution enregistrée, qu'il ne se rendrait pas, le colonel Kadhafi s'est dit prêt à négocier en personne avec le chef de file des rebelles, a annoncé son porte-parole. Ses fils Saïf Al-Islam et Mohamed sont, eux, aux mains des rebelles. Le président américain, Barack Obama, a appelé au départ du "tyran" Kadhafi et exhorté les rebelles à respecter les droits de l'homme, préserver les institutions de l'Etat et marcher vers la démocratie. Mahmoud Jibril, l'un des principaux responsables du Conseil national de transition (CNT), a appelé les combattants rebelles à s'abstenir de toute vengeance à Tripoli et a mis en garde contre des "poches" de résistance kadhafistes dans la capitale.

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