Pour parler des femmes algériennes, Assia Djebar a choisi le tableau que Delacroix a peint en 1832 après être entré dans un harem de la Casbah d'Alger. 15 ans plus tard, il retravaille sa toile et la présente au salon de 1849.
L'enfermement de la femme est un thème central de cette œuvre et il n'est pas étonnant que l'auteure ait saisi cette occasion artistique pour en faire le fil conducteur des 8 nouvelles de l'ouvrage.
L'enfermement de la femme est un thème central de cette œuvre et il n'est pas étonnant que l'auteure ait saisi cette occasion artistique pour en faire le fil conducteur des 8 nouvelles de l'ouvrage.
La première nouvelle est un ajout récent. C'est la plus longue avec "Femmes d'Alger dans leur appartement" et elle s'intitule "La nuit du récit de Fatima". En 1918, Arbia est demandée en mariage par Toumi, un de ces nombreux algériens venus au secours de la France, lors de la grande guerre, aux deux frères de celle-ci. Devant le refus de ces derniers, il l'enlève avec la bénédiction de Magdouda, la mère de la jeune fille de 14 ans. La seule fille qu'ils eurent fut Fatima. Elle va très vite avoir un demi frère puisque ses parents acceptent d'élever leur neveu Ali, fils de Hassan devenu veuf. Fatima ira fièrement à l'école française d'Aumale et un an après son départ du système scolaire sera donné au même âge que sa mère à Kacem, un homme de 35 ans, sous-officier comme son père. Elle aura un garçon, Mohammed, qu'elle va confier à Arbia qui ne se console pas du départ d'Ali pour s'engager dans la marine. Elle aura un second fils Nadir qui prendra Anissa pour femme. Il y aura aussi une naissance et là je vous laisse le plaisir de la découverte de la suite de cette très belle nouvelle.
Suivent les sept autres nouvelles :
- Femmes d'Alger dans leur appartement,
- La femme qui pleure,
- Il n'y a pas d'exil,
- Jour de Ramadham,
- Nostalgie de la horde,
- Regard interdit, son coupé.
Toutes sont attachantes, émouvantes et ne cessent de narrer le quotidien des femmes, leurs difficultés à exister, leur enfermement, dans tous les sens du terme. Au passage, Assia djebar, par petites touches nous aide à comprendre l'Histoire de ce pays.
Ce recueil est si riche qu'il n'est pas possible d'en faire un résumé exhaustif. D'ailleurs, après avoir tenté de vous le faire aimer, je vais le relire dès que je serai parvenu au bout du "Serment des barbares" de Boualem Sansal dont je vous entretiendrai bientôt. Alors, Convaincus ?
Yahia
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