Élus à l'Assemblée Nationale : reprise de pouvoir ?

Raquel Garrido sur La Midinale (Regards)

Cette vidéo de Raquel Garrido est tout à fait évocatrice. Elle défend bien son pré carré et elle n'est pas prête à baisser les bras, dit-elle ! J'eusse aimé qu'elle ait cette réaction, lorsque lors du Congrès du PG de Villejuif (2015) je lui ai parlé du M6R et de son fonctionnement complètement  verrouillé par des militants de ce même parti. C'était entre deux réunions et ce jour-là, Raquel était très loin d'avoir la même détermination... Il me fut répondu : « Le M6R, c'est la chasse gardée de B. et personne ne va s'en mêler. Moi, je m'occupe de la Sixième République et ça suffit à mon bonheur ! » Autrement dit : Circulez, il n'y a rien à voir... C'est dire combien je ne compte pas sur elle pour faire changer le système LFI au profit des militants.

Mais il serait injuste de n'accabler que Raquel. En effet, Les Coquerel, Corbières et d'autres qui se trouvent sur la touche, n'ont jamais eu autant à cœur de gagner la démocratie au sein de LFI. Hier, ils étaient les premiers à soutenir le mouvement gazeux, cher à Mélenchon ! Je n'ai pas cité Clémentine Autain et François Ruffin, car tous les deux, avec leurs particularismes, pensent que l'on ne peut pas aller aussi loin, concernant le fonctionnement du mouvement. François, plus que Clémentine (de mon point de vue), parce qu'il a toujours eu un comportement différent, par rapport à son mandat et au système. Que pourra-t-il vraiment faire pour influer vraiment sur les décisions ? L'avenir nous le dira en janvier 2023.

Parallèlement à cette agitation des déchus, nous assistons à un déchaînement de passions mêlant la démocratie à l'affaire Quatennens sur laquelle je ne m'étendrai pas, tellement c'est pitoyable ! Nous voilà face à une redoutable grève du militantisme lancée par des GA qui ne brandiront plus ni drapeaux ni logos dans les manifestations, tant qu'Adrien ne sera pas exclu du groupe à l'Assemblée ! On en frémit... D'autres le défendent bec et ongles à longueur de posts sur les réseaux sociaux. Tout ce beau monde dépense une énergie folle qui ne fait qu'aggraver les choses et finalement le problème démocratique passe au second plan.

Vous avez tout faux, les amis : le gaz a eu votre peau et votre raison. L'urgence absolue c'est d'enfoncer le clou de l'illégitimité des mesures imposées, oui imposées, les 10 et 11 décembre, lors de cette assemblée dite représentative. Enfin, même si le tableau n'est pas idyllique, cette fois, de nombreuses voix s'élèvent au niveau des militants de base, après cette pantalonnade menée rondement par Manuel Bompard et tous les nouveaux promus par le chef suprême.

Je viens d'avoir connaissance d'un compte-rendu de ces journées par une militante présente à ces si belles journées : 13 pages qui ne parlent que de ce que « les gens d'en haut » ont déversé sur les participants, à l'exception de ce court passage qui en dit long sur la prise en compte de ceux qui tiennent les pinceaux de colle :

« Restitution du travail des 20 rapporteur.euses dans la salle annexe : Les remontées des départements peuvent globalement se résumer ainsi : 

• Un besoin de formations décentralisées.
• La question du financement des GA, et du degré de réparation : déjà décidé pour nous : 20 % de péréquation. Une crainte aussi sur les délais de remboursement.
• Un besoin d’enveloppes pour une aide à la mobilité des camarades sur les transports.
• Un appui pour les formations, des guides pour les nouveaux militant.es sur la manière dont le mouvement fonctionne.
• Une demande de transparence sur les décisions est prise, et un besoin d'échanges plus réguliers avec le national.
• Des clarifications demandées sur les locaux, et les boucles départementales. »

Ça n'est pas demain que nous ferons la révolution ! Mais soyons heureux, car LFI s'occupe des départements sans élus nationaux : le mouvement achète des locaux dans les préfectures des départements. C'est un besoin certain, mais c'est aussi ainsi que l'on achète la paix...