Carnets de voyage 01_06 Retour à Constantine - Mai 2004



Il faut rentrer...

  • Constantine 5 h 00

Je me lève, c'est le jour du départ. Toilette, petit déjeuner, derniers préparatifs, un petit mot laissé à Sarhouda et c'est déjà l'heure où Mourad arrive pour me conduire à l'aéroport. Au revoir à Sarhouda en nous promettant de nous revoir vite, très vite... On s'embrasse avec émotion et la porte se referme.

  • Constantine 6 h 15

Aéroport Mohamed Boudiaf. Nous attendons Samy qui est steward, un moment et nous allons faire enregistrer les bagages. Tout se passe bien. Nouvelle attente et Samy tarde à venir. Je me décide à rejoindre la salle d'embarquement.

  • Constantine 7 h 15

Une annonce me fait savoir que je suis demandé. Samy et Amina me rejoignent pour ma plus grande joie. Nous bavardons, évoquons des moments du séjour et prévoyons nos prochaines rencontres. Samy me présente au commandant de bord qui fait preuve de beaucoup de gentillesse à mon égard. Là encore, il faut bien se quitter et je me dirige vers le Boeing qui nous attend.

  • Constantine 8 h 25

Les roues ne touchent plus le sol. Cette fois, je suis vraiment parti. Mes yeux ne décollent pas du hublot et je regarde une dernière fois Constantine. L'avion s'élève lentement, puis se remet à l'horizontale. Je peux admirer le relief algérien, à nul autre pareil. Dire qu'il me faut quitter ça !

  • Côte algérienne 8 h 35

Déjà ! La Méditerranée est superbe sous ce soleil éclatant. J'en oublie la collation qui nous est servie... Le littoral disparu, je pense à manger et je sombre dans mes pensées.
C'est l'heure d'un premier bilan. Ce qui domine est sans nul doute le fait que je suis enfin serin, en paix avec mon passé. Je dois cet acquit à tous mes amis constantinois qui m'ont toujours considéré comme un des leurs. Aujourd'hui, je vis l'Algérie au présent et je sais que désormais je vais pouvoir participer à son futur.
Le second fait marquant c'est que depuis 1984, malgré ou à cause de la décennie noire, l'Algérie a avancé. J'ai senti cette ville de Constantine revivre, respirer. Tout n'est pas parfait, mais les choses se mettent en place. J'ai la certitude que le Peuple algérien saura préserver la paix si durement acquise et trouvera les solutions qui garantiront une vie meilleure sur l'ensemble du territoire.
Sur le plan personnel, outre la joie d'avoir retrouver mon ami Mourad et sa famille, je me suis enrichi de beaucoup d'amis nouveaux. Ils ont été formidables et je ne les remercierai jamais assez pour le bonheur qu'ils m'ont donné. Ce voyage m'a aussi permis d'aider Serge et Jean-Claude à faire leur retour et ça a été un vrai plaisir pour moi que d'avoir passé la première semaine du séjour en leur compagnie. Je n'oublierai pas leur émotion.
Sur le plan artistique, j'ai eu la chance de rencontrer des gens précieux. Grâce à eux, j'ai pu entrer dans le monde du Malouf. J'ai eu des émotions rares et j'ai découvert des artistes exceptionnels. Ils m'ont tous fait beaucoup d'honneur en jouant pour moi et en me faisant confiance. J'espère que je m'en montrerai digne. Le festival « Maghreb In Music » est bien parti, même s'il reste beaucoup de travail.
Enfin, je rentre avec une certitude absolue : je reviendrai vite et régulièrement. Cette terre retrouvée, je ne veux plus la perdre.

  • Côte Française 10 h 35

« Attachez vos ceintures »... Cette invitation m'arrache à ma revue de détails et la couche polluée au-dessus de Marseille me rappelle que je suis en France. Arrive maintenant la partie la plus désagréable : le car jusqu'à St Charles, l'attente en gare, le train avec les bagages et rallier Villefranche de Rouergue, depuis Toulouse en voiture.

À Châteaubernard le 13 Juin 2004

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