Direction Guelma, avec Djamel...
Ouf ! J’ai rattrapé mon retard en écriture. Je mets mes pages en ligne, avant de partir pour Guelma, avec Djamel.
Djamel |
Sur la route de Guelma |
Mes compagnons de route me demandent pourquoi il ne revient pas avec maman. Je leur explique et leur dis que j’ai nettement senti, lors de mon départ, des regrets de ne pas avoir franchi le pas. Je leur parle aussi de l’état de santé de maman. Sarhouda comme Djamel insistent pour qu’ils fassent le voyage. Djamel se propose de les loger et avec Sarhouda il pourrait les piloter et les véhiculer. Le Père, qu’en penses-tu ? D’autant que Mourad me parle de vous et aimerait bien vous voir…
Mes appareils photos s’activent. Je mitraille les paysages et la route de Sétif que nous empruntons, me rappelle mon « dernier » voyage, en Août 1962 : je rentrais définitivement en France. Des années après, je m’aperçois que je n’ai jamais accepté cette injustice que je dois au gouvernement français et à ceux qui voulaient mettre à feu et à sang notre si beau pays, après les Accords d’Évian.
À 14 ans, j’ai suivi mes parents dans ce douloureux exode. Si j’avais eu l’âge de décider, qu’aurais-je fait ? Maintenant, je sais qu’il est impossible de répondre.
Contrairement à mes parents, j’ai eu la chance de faire un autre parcours, de connaître plus tôt des ouvertures sur le Monde, d’avoir le temps de retrouver une vraie mémoire, à l’épreuve des faits tels qu’ils ont été. J’ai, cette fois « purgé » mon passé. Le déficit est comblé. Je me sens totalement un algérien, citoyen du XXIème siècle. Oui, je vais demander ma nationalité algérienne, en espérant que cet honneur me sera accordé.
Guelma est une ville superbe, son passé est intact et, malgré un accroissement démographique énorme, la ville a triplé sa population, elle reste une ville agréable qui s’est largement étendue à la périphérie.
Nous sommes accueillis à bras ouverts par les parents de notre ami. Sa maman nous fait faire le tour de la maison, après quelques rafraîchissements, car il fait chaud. Les traditions sont sauves, puisque nous avons l’offrande de l’eau de Cologne. Nous nous excusons de ne pouvoir rester et nous promettons de revenir passer quelques jours, plus tard.
La
route du retour est tout aussi enthousiasmante, d’autant qu’avant
Oued Zenati, Djamel emprunte l’ancienne route qui nous mène à 900
mètres d’altitude. Du point où nous stoppons, un paysage merveilleux
s’offre à nos yeux. Je fais chauffer les appareils.
Les commentaires de Djamel, tout au long du voyage, m’aident à bien
resituer les choses et de nombreux noms de localités resurgissent
dans ma tête. C’est une véritable reconstitution, à laquelle je me
livre. Je suis encore plus citoyen de ce pays, grâce à mon Histoire
retrouvée. Sahalek (merci), Djamel, Sarhouda et tous les autres, et vous êtes merveilleusement
nombreux, pour cette résurrection.
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