Carnets de voyage 16_05 Retour à Constantine - Mai 2004



Des rencontres...

Ce matin, j'ai rendez-vous avec Salim, le journaliste rencontré le 2 mai, à proximité du Pont suspendu. Nous devons préparer l'interview que je dois accorder à la radio « Cirta FM ».

Je découvre vite que Salim est plus qu'un collaborateur de « Cirta FM » : il a été le Directeur du Centre de la Culture, Salle Khalifa et se trouve assurer les fonctions de secrétaire général de la plus vieille association de musique arabo-andalouse de la ville. Il est musicien : percussions et luth constantinois.
Connaissant mon projet de festival, il me propose de me présenter à son association, « Mouhibi Elfen » (littéralement Passionné d'Art) et à organiser une répétition à mon intention.
Il me parle d'autres associations qu'il connaît bien et il se détermine à me présenter d'abord à « Ichbilia » qui est la seule formation de Malouf à compter des musiciennes dans ses rangs.
Rendez-vous est pris pour Lundi, afin d'assister à leur répétition.

Nous redescendons en ville, en taxi et il m'accompagne à mon second rendez-vous de la journée qui va s'avérer être infructueux pour cause de malentendu. Salim me conduit dans une librairie et je fais la connaissance d?une charmante libraire, très serviable qui fait partie du milieu culturel constantinois.

L'après-midi est consacré à la mise à jour du site.

En début de soirée, je me rends chez Lokmane, à Bellevue, au bâtiment L'étoile. Je suis invité à rencontrer la fille de mon hôte qui arrive de Tamanrasset. Nous partons ensuite pour rejoindre un groupe de français qui est venu, dans le cadre de la CIMADE, échanger avec leurs homologues Algériens. Nadir nous véhicule jusqu'à un centre de formation paramédical.

À l'occasion de cet échange, une exposition de peinture et de sculpture a été organisée et Hakim, le futur gendre de mon ami y expose. Je fais la connaissance de nombreuses personnes et découvre dans la délégation française, un mellois (Melle se situe dans les Deux Sèvres), pour ainsi dire mon voisin ! Nous échangeons nos adresses pour rester en contact. De plus, Pierre a découvert le Blues récemment et se promet de venir au festival Blues Passions, au mois de juillet.






Mon ami Lokmane, le poète
Nous passons à table et le dîner, qui débute par la traditionnelle « chorba », s'avère être un régal. Il est suivi par une réunion au cours de laquelle une femme venant d'un douar nous raconte l'extraordinaire aventure qu'elle partage avec ses amies, en compagnie d'une animatrice de la CIMADE. En effet, toute une action a été montée pour former ces femmes à différents métiers artisanaux, à démultiplier cette formation par le biais des premières initiées et à obtenir une protection sociale pour ces femmes. Aujourd’hui, des machines à coudre, des ordinateurs ont été envoyés par l'État algérien et cette petite société rurale peut travailler en autonomie. Je dois recevoir des documents pour une mise en ligne, afin de témoigner de ces actions volontaristes et fondamentales pour bien développer le monde rural.





Un second exposé nous est offert par des intervenants, pionniers du monde agricole, sur la réforme et la révolution agraire. Passionnante conférence à trois voix qui retrace l'épopée agricole de l'Algérie nouvelle, depuis le sortir de l'indépendance. C'est une véritable fresque de plus de quarante ans qui s'offre à nos oreilles captivées. Malgré la fatigue et la longueur de l'exposé, les participants posent une foule de questions auxquelles les orateurs répondent avec précision, passion et énormes compétences. L'Algérie a de la chance de compter parmi ses citoyens des gens de cette trempe et de cette abnégation. J'en ai la chair de poule et je crois bien ne pas être seul...

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