Je peux parler de ce livre parce que son auteure me l'a fait parvenir. Qu'elle en soit ici remerciée car sans cela je ne pouvais pas l'acheter en France.
Cette remarque est d'importance pour l'ensemble de la littérature algérienne. Si on trouve Maïssa Bey, Yasmina Khadra et Assia Djebbar, par exemple, c'est parce qu'ils ont une notoriété et sont édités par des maisons françaises. Les jeunes auteurs algériens sont plus nombreux qu'on le pense et de talent. Il serait grand temps de leur faire justice. À ma connaissance, un seul titre de Nassira est disponible en France : Algérie, le massacre des Innocents (2000), aux éditions Fayard. Un seul titre sur une liste d'ouvrages déjà conséquente :
- Les portes du soleil (Poésie) - Enal, 1988
- Algérie, le massacre des innocents (Recueil) - Fayard ISBN : 2213605432, 2000
- Rebelle en toute demeure (Récit) - Éditions Chihab, Alger, 2003
- La revanche de May (Roman) - Éditions ENAG, Alger, 2003
- Conversations à Alger (Entrevues) - Éditions Chihab, Alger, 2005
- Femmes dites (Nouvelles) - Éditions Apic, Alger, 2006
- Les belles algériennes. Confidences d'écrivaines (Récits) - Éditions Media Plus, Constantine, 2006
- Djemina (Roman) - Éditions Media Plus, Constantine ISBN : 9961-922-02-6, 2006
- Visa pour la haine (Roman) - Éditions Alpha, Alger, 2008
Nassira, j'en ai parlé dans l'article Algérie-News s'en prend à Nassira Belloula, sur ce blog. C'est aussi une journaliste qui s'engage et qui prend des risques. C'est une journaliste de convictions et une auteure qui écrit aussi bien des essais que de la poésie et des romans.
Désormais, Nassira prend place aux côtés de Maïssa Bey et Assia Djebar, en ce qui concerne la défense des femmes de son pays.
Djemina c'est 22 chroniques à travers les âges, sur des destins de femmes réelles ou imaginaires. C'est aussi une ville des Aurès d'où est native Nassira Belloula. Les contes et légendes sont le terreau de ces récits qui parlent de l'histoire de l'Algérie à travers des femmes comme la vierge de Tifelfel (an 115), Sophonisbe (203 avant J-C), Dehia (an 860), Lallia (1546), Zerda (1849), Hadda (1998), Djrouta (1970), Zerfa (1980), La marquée (1970), La fille à marier (1967), La fille de la montagne Jalis (1998), l'Aïeule (2003), La femme miracle (1955), Zara (1995), La femme martyre (1997), Melha (1973), La belle des beaux quartiers d'Alger (1980). Des femmes courageuses, passionnées, martyres, violentées, rebelles, admirables.
Il faut les découvrir, au travers de ces récits parfois très courts, tous très bien écrits avec beaucoup de poésie, en même temps que plein de réalisme. Il faut aller à la rencontre de cette Algérie là, si nous voulons la comprendre mieux encore.
Djemina est le premier livre de Nassira que j'ai pu lire. Je vais de ce pas continuer de la découvrir avec "Visa pour la haine" des éditions Alpha dont je parlerai dans une prochaine chronique.
1 commentaire:
merci pour cette très belle recension de Djemina qui a eu un succès en librairie ici en Algérie et Amina Bekkat lui a consacré une belle communication. Dommage que les livres édités en Algérie ne soient pas vendus en France, alors que le lectorat existe. Les maisons d'éditions françaises devraient s'ouvrir un peu plus aux écrivains algériens éditant en Algérie par des co-éditions par exemple, ceux-ci trouvent des difficultés à éditer en France car ce qu'ils écrivent (alors qu'ils ont du talent) ne cadrent pas avec les attentes des éditeurs français qui ont une autre vision de la littérature ou l'écriture en générale surtout maghrébine ou algérienne....
Nadia
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