Créé le lundi 26 novembre 2012 17:59
C'est l'histoire de Jean Michel Pascal, un petit gars du "Rocher" qui a bien grandi. Certains s'y reconnaîtront, d'autres comprendront peut-être mieux ce qui s'est réellement passé, ce qui se passe de l'autre côté de la méditerranée.En 1962, personne ne m'a demandé mon avis, comme pour beaucoup d'autres adolescents il n'y avait rien à comprendre, rien à demander.
C'était dans l'air du temps, tout le monde, ou presque, ne pensait qu'à une chose : partir ! Pourquoi ? Essentiellement, parce que la déception était énorme, la peur de l'après indépendance était la plus forte et, ce qu'on appelait les Pieds Noirs étaient persuadés qu'ils ne pourraient désormais plus vivre avec la communauté arabe. Et pourtant...
Aujourd'hui, avec le recul, une meilleure connaissance des faits, à l'abri de l'intox, on réalise combien cet exode était infondé parce que provoqué par les extrémistes de l’Algérie française. Et pourtant... je me souviens, lorsque mes frères arabes étaient dans la rue en liesse pour fêter leur indépendance, je me souviens que nous étions enfermés chez nous, stupidement inquiets, plus décidés que jamais à partir…Qu'aurais-je fait si j'avais été en âge de décider ? Ça je ne le saurai jamais ! Il me faut vivre avec cette interrogation et le sentiment d'avoir été privé de mon Pays, de ma terre natale, de ma ville, de cette belle Cirta, de Ksentina fièrement perchée sur son rocher, avec son Rhumel qui la transperce et ses multiples ponts qui sont un des charmes de cette ville dont on parle trop peu. Il n'y a pas de hasard. Sans doute fallait-il attendre la maturité pour passer à l'acte et profiter d'autres retours qui revêtent un vrai travail de quête pour faire le bilan, retrouver des émotions, des moments, des êtres ! Mais l y a plus que cela. Après trois retours en Algérie, j'ai dépassé le cadre des souvenirs retrouvés ou perdus. Aujourd'hui, si je retourne au bled, c'est que j'en ai besoin pour vivre mon pays et faire le plus de choses possibles pour lui et avec lui. Je me projette dans l'avenir de ce pays et, à travers mes retours que je voudrais être annuels, dans ma ville de Constantine, je tente de garder le lien, d'être en phase avec l'actualité algérienne et de contribuer, à mon niveau, au futur de ma terre natale. J'ai en effet besoin de parler de ma terre natale, tellement l'éloignement m'est pénible. 2006 et 2007, ne m'ont malheureusement pas permis de retrouver ma ville, au rythme d'un mois tous les ans. Vraisemblablement, il en sera de même pour 2008... Heureusement que les amis sur place, avec qui je maintiens le contact, m'aident à supporter cette douloureuse séparation. je mène un projet d'écriture d'un ouvrage intitulé "Passeport pour mon Pays". Je contnue mes démarches pour obtenir la nationalité algérienne et je dois dire que c'est un long parcourt du combattant parsemé d'embûches, de difficultés, d'incompréhensions, de frustrations, de désillusions et de colère. Malgré tout, je tiens bon le cap et une prochaine contribution fera le point sur cette question.
Une aventure sans fin ?