LIBYE – Une filiale de Bull fournissait à
Kadhafi des équipements
de surveillance du Web
30 août 2011
Page d'accueil du site d'Amesys |
Le Wall Street Journal est entré dans les locaux des services du renseignement libyen, chargés de surveiller les conversations des opposants, et y a fait une intéressante découverte. Le logo d'Amesys, entreprise française filiale de Bull, trône sur les manuels d'utilisation des ordinateurs abandonnés à la hâte et sur une affiche portant le délicat message : "Aidez à garder nos affaires classifiées secrètes. N'en parlez pas à l'extérieur du QG."
Dans ces locaux, le WSJ a trouvé plusieurs fichiers contenant des conversations téléphoniques et des chat entre opposants, ce qui ne laisse aucune doute sur la nature des activités menées sur place. Amesys a notamment fourni un système baptisé "Eagle" qui permet d'intercepter des courriers électroniques transitant sur les messageries Hotmail, Yahoo! et Gmail et de surveiller les conversations sur les messageries instantanées (MSN ou AIM). Amesys détaille d'ailleurs toutes les fonctionnalités de sa machine dans une plaquette sur son site.
Selon le WSJ, début 2011, des dirigeants libyens ont à nouveau approché Amesys pour augmenter leurs capacités de filtrage d'Internet. Pourtant seuls 100 000 Libyens sur une population de 6 millions utilisent Internet. Le WSJ cite de nombreuses conversations interceptées grâce à ce sysème. Interrogé par l'AFP, le groupe Bull a indiqué qu'il ne faisait "aucun commentaire" sur cette information. Amesys n'a de son côté répondu à aucune des demandes d'entretien du Monde.fr.
Dans son article, le WSJ pointe également d'autres sociétés, comme une filiale du constructeur aéronautique américain Boeing, Narus, spécialisée dans les logiciels de protection contre les cyberattaques. L'équipementier chinois en télécommunications ZTE aurait également vendu sa technologie au régime libyen pour des opérations de surveillance. Une entreprise sud-africaine, VASTech, aurait fourni du matériel d'écoutes téléphoniques.
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